Le temps de Noël

Dans toutes les cultures, le temps du passage au Nouvel An, marqué principalement par le Solstice d’hiver, avec toute sa symbolique mythologique, ésotérique et cosmogonique, a toujours signifié un moment de trêve et de réflexion. C’est le moment où l’homme prend une pause dans ses préoccupations quotidiennes pour examiner son parcours personnel. C’est aussi, pour une nation, l’instant de l’introspection qui doit culminer avec ces grandes festivités qui ont toujours pour finalité de brûler les énergies négatives afin que le corps et l’esprit se retrouvent dispos pour de nouvelles tâches en accord avec les lois de l’univers.

Une fois encore, au cours de cette année, nous avons été en proie à nos mêmes démons qui nous ont ramenés à cette case « madichon ». Pourtant, nous constatons chacun tout le mal que ces pratiques nous causent. Nous pâtissons de ces folies. Nos enfants qui ont, mieux que nous à leur âge, le regard aussi sur l’extérieur, sont étonnés de nos petitesses, de nos calamités, de notre lieu devenu misérable à cause de toutes nos forfaitures. Ils ne pensent plus qu’à partir, à déserter cette terre que nous avions comme mission d’en faire un havre de paix, un refuge pour tous les hommes exploités de la planète. La liberté s’est mise debout chez nous. Nous n’avons pas été à la hauteur du legs.

Essayons de vivre ce moment de Noël, avec cet esprit de partage, d’entraide et d’amour. L’amour vrai qui est avant tout respect de l’autre. Désir d’être en phase avec l’autre. Désir de partager nos rêves. Désir de vivre en communauté pour que l’ensemble, le bien-vivre aboutissent au bien-être pour tous. Ouvrons nos cœurs à la brise du large, à la brise du ciel et peut-être que même après le temps de Noël nous garderons en nous quelques étincelles, quelques lueurs d’étoiles qui suffiront à nous montrer, à nous éclairer un autre chemin.

Ce temps de Noël nous rapproche aussi de nos enfants. Rapprochons-nous d’eux non seulement en leur offrant, pour ceux qui le peuvent, des cadeaux, non seulement en leur donnant un peu de présence, mais en prenant l’engagement de faire ce qui est plus important. Travailler à leur garantir un futur, une terre où ils se sentiront fiers et bien d’être chez eux.

Ce temps de Noël devrait être aussi, maintenant, chez nous, le temps des vocations. Pas des vocations religieuses. Les vraies vocations citoyennes. Celles qui réclament l’implication dans cette lutte pour changer les conditions de vie de notre peuple, lutte qui passe avant tout par le combat contre l’ignorance, pour une éducation standard basique pour le plus grand nombre, seul moyen de mettre à la raison les brasseurs de chaos.

Le temps de Noël, c’est surtout les portes ouvertes sur les dimensions inconnues d’où nous viennent les énergies essentielles, celles de la vie. Notre pays, Haïti, a bien besoin d’une cure. Le mal campe dans toutes les allées de la cité. Alors, ouvrons nos cœurs, faisons-le plein d’espoir, et poussons ensemble ce cri pour faire chuter finalement ces Charles Oscar qui grimacent sur les autels.

La Rédaction

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