Pour une année 2023 fructueuse

La fin de l’année approche. C’est toujours le moment de faire le bilan de nos malheurs accumulés en toute saison. L’insécurité physique et alimentaire a rythmé nos vies et le blocage des avenues de la politique s’est chargé d’amplifier le chaos.


La grande éducatrice et femme de lettres qu’était Odette Roy Fombrun a attendu 105 ans avant de fermer les yeux sur un décor de misère qu’elle aurait tant voulu voir se transformer en terre accueillante pour les générations futures.

Toutefois, tout n’est pas perdu. Beaucoup de choses sont en train de changer. L’International affirme vouloir reconsidérer ses politiques vis-à-vis d’Haïti. Dans toutes les chancelleries et au siège de l’ONU, on ne veut plus vouloir reproduire les erreurs du passé. Certains États « amis » passent déjà à l’action : conscients des limites de nos institutions, ils ont même décidé de « sévir » contre certains gros bonnets de la politique haïtienne accusés de connivence avec les gangs. Les Haïtiens sont tellement las de ce climat de violence qu’ils ne font pas la fine bouche devant l’effritement de leur souveraineté juridique.

Sur le plan local, une nouvelle mue a commencé au sein du grand secteur privé qui jure ses grands dieux de son engagement civique et patriotique. Si ces grands groupes économiques passent de la parole aux actes, ce sera une vraie « révolution » dans cette mare au diable que représentait jusqu’ici l’environnement des affaires en Haïti.

C’est une mutation à prendre très au sérieux, car elle augurerait d’un changement de paradigmes qui n’aurait que de bonnes influences sur le secteur politique.

Pour ne pas être en reste, le gouvernement a annoncé un nouvel « accord politique ». Une tentative de briser le dialogue de sourds, mais encore inachevée. Une entente définitive incluant d’autres acteurs importants fait encore défaut. Le tango de la « démocratie » ne peut se danser dans la solitude d’un pouvoir accablé. « C’est un premier pas ! », confie un dirigeant politique comme Jerry Tardieu qui en réclame d’autres. Encore faut-il que tout le monde veuille négocier de bonne foi et qu’on arrête les parties de poker menteur.

Le Gouvernement a la responsabilité de continuer à avancer avec courage pour enfin donner l’exemple qu’il aura tout fait pour vaincre le piège de l’immobilisme et des calculs mesquins. De leur côté, les forces de l’opposition ont intérêt à sortir de l’obsession d’un « homme à faire partir » pour se rabattre enfin sur une feuille de route nationale.

Tout n’est pas perdu. Et 2023 peut être l’année de tous les possibles si la classe politique décide d’en finir avec les divisions intestines et les luttes de pouvoir pour penser pays avant tout.


Roody Edmé

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