«Bèl Melodi» pour les fêtes en Haïti !

Dèfwa nan lavi ou konn rete w panse. Yon opòtinite kapab rive. Pou tout bagay chanje se sa li ta dwe ye. Devan w ka wè lavi ap chanje. E poutan gen plis moun k ape soufri. Daprè ou èske se sa ki lavi ?

D’une chanson intemporelle et toujours actuelle, sans pour autant devenir un classique dans la musique haïtienne, à travers les registres du compas direct et de la génération émergente au cours des vingt et dix dernières années, on obtient l’hymne à l’empathie. Des messages qui interpellent et invitent à porter un regard sur les autres pas toujours visibles et si proches de nous, mais qui vont dans certains cas croiser nos chemins.

Dans la mélodieuse composition musicale titrée : « Bèl melodi », qui porte la voix de Nickenson Prud’homme, avec la complicité de deux autres grands talents comme Reginald Cangé et Dener Ceide, toutes les couches de la population haïtienne trouveront une parole profonde, en dehors du refrain, pour penser aux autres qui n’ont souvent pas le droit au bien-être et la joie dans le cœur pour fêter. Qui sont-ils et où vivent-ils ces hommes et ces femmes, ces parents ou leurs enfants ?

D’hier, à aujourd’hui, et certainement pour les prochains siècles et millénaires, toute l’existence humaine, la vie de chaque être humain et celle de leur famille ne vont certainement pas changer. Pendant que certains vont se recréer, fêter et s’amuser, d’autres vivront dans la peur, la peine ou le deuil. Pourquoi toujours prendre en compte du sort des autres au pays « Apre bal tanbou lou » ? Comment éviter à ce que plus de gens ne viennent combler la deuxième catégorie dans l’Haïti de demain?

Dèfwa nan lavi ou konn rete w panse. Yon opòtinite kapab rive. Pou tout bagay chanje se sa ta dwe ye. Devan w ka wè lavi a chanje. E pou tan gen plis moun k ape soufri. Daprè ou èske se sa ki lavi ?

De la nécessité pour toutes les couches et les classes sociales en Haïti, de travailler en vue de réduire progressivement certains des écarts entre les familles. Les dizaines et centaines d’enfants des rues ont besoin d’un toit et de la nourriture, de l’hygiène corporelle et de soins de santé , d’un encadrement socialisant, des paroles d’amour et d’espoir pour voir l’avenir et les gens autour autrement.

Dommage que cette chanson ne soit pas beaucoup diffusée dans les médias, en ces temps où plus d’un souhaite fêter, célébrer et se recréer.

Défaite presque totale dans la transmission d’un ensemble de valeurs qui faisaient la grandeur des familles en Haïti. Il nous faut de nouvelles chansons comme « Bèl melodi », pour inviter cette génération à fêter de façon plus responsable de l’équilibre social, plus respectable des valeurs humaines. Il y a urgence de démocratiser le droit à la fête, à la réjouissance et au bien-être partagé. Sans quoi, même dans une ambiance festive et animée de toutes les couleurs et les saveurs, les participants et les participantes vont continuer à tenter de fêter ou de célébrer leur plaisir légitime, sur un fond de gaîté, dans une approche de marronnage à cause de la misère et des frustrations dans leur voisinage !

Décloisonnons les esprits mesquins et malsains, une nécessité pour créer de la place pour l’empathie dans ce pays, où le mépris de l’autre pendant trop longtemps a créé les bases de la déshumanisation actuelle dans la société haïtienne. « Bèl melodi », une chanson pour recréer, pour sensibiliser et réconcilier les Haïtiens d’ici et d’ailleurs !

 

Dominique Domerçant

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