Détresse des jeunes haïtiens

Il est nécessaire de tourner les projecteurs sur le sort des jeunes en Haïti, dans ce contexte de crise sociale et sanitaire, économique et politique, en dehors des vieux problèmes récurrents qui rongent depuis des décennies les familles haïtiennes, les institutions économiques et sociales.

Il y a de moins en moins d’opportunités pour les jeunes haïtiens, comme dans beaucoup d’autres pays pour cette année de crises mondialisées et en cascade. Détresse pour ces jeunes prisonniers de leurs maisons, de leurs quartiers, de la cour de leurs maisons et de leurs emplois qu’ils utilisent comme un masque pour cacher la misère et le désespoir.

Dans les familles, dans le système éducatif national, dans les secteurs économiques capables d’offrir des emplois, du financement et d’autres supports aux projets et initiatives des jeunes, beaucoup reconnaissent que ça ne va pas. En effet, il est clair que ça ne va pas. Et demain pourrait être encore pire avec cette réalité économique aussi critique.

Détresse certaine tant dans les villes de province que dans la capitale ; détresse autant des filles que des garçons qui vivent en grande partie du soutien financier de quelques parents ou d’autres proches dans la diaspora, eux aussi affectés par cette crise majeure. Quels sont les projets, les programmes, les initiatives et les agendas qui vont aider nos jeunes à reconstruire leurs rêves de plus en plus orphelins ?

Dans beaucoup de cas, les rares personnes qui peuvent encore rentabiliser leurs activités économiques, ou des femmes et des hommes professionnels qui disposent encore d’un emploi, sont contraints en dépit de la cherté de la vie de créer une ou plusieurs enveloppes pour venir en aide à d’autres proches parents, à des amis occasionnels, des voisins du quartier et d’autres inconnus ou des jeunes en détresse.


Détresse, déception, désolation et désorientation sont parmi ces douleurs mentales et morales qui emprisonnent les rêves avortés des milliers de jeunes en Haïti. Entre les jeunes en formation et ceux avec un diplôme technique ou universitaire en main en quête de débouchés, la compétition devient encore plus rude par rapport aux rares opportunités disponibles.


Dans le bateau qui nous dirige vers cet avenir incertain, la survie des milliers de jeunes Haïtiens en détresse dépend surtout de leur capacité à définir ensemble des priorités communes, pour pouvoir lancer une nouvelle forme de mobilisation sur de nouveaux sujets économiques, vers de nouvelles pistes d'opportunités disponibles en grande partie dans la mondialisation et à travers les réseaux sociaux.

De la mauvaise gestion du temps utilisé (jour et nuit) le plus souvent par de jeunes Haïtiens, pour parler des autres, pour critiquer sans proposer, pour détruire les images et s’autodétruire parfois de façon démesurée, entre les débauches et la drogue comme principaux loisirs, qu’il faudra revoir, la fin de la détresse des jeunes Haïtiens n’a d’autres issues, qu’un éveil collectif pour définir un nouveau leadership collectif visionnaire et citoyen, proactif et responsable capable de convertir chaque problème en projet, et chaque jeune en acteur, et non en consommateur, profiteur ou amuseur.


Dominique Domercant

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