Urgence d’enseigner l’empathie et l’intelligence émotionnelle aux Haïtiens !

Dans les saisons dans paix, de calme, comme dans les saisons de catastrophe naturelle, de crise institutionnelle ou de trouble sociopolitique, entre autres. Si l’on critique souvent certains acteurs influents, et parfois même des dirigeants ou des leaders  pour leur silence médiatique, face à des situations  insoutenables ou révoltantes, un tel comportement, non complice dans certains cas, témoigne parfois d’une forme de responsabilité assumée ou un niveau d’intelligence émotionnelle maîtrisée pour ne pas se laisser emporter, ou pour éviter d’empirer une situation par un mot, un message, une réaction cavalière ou un geste irréparable. 

 

Dans l’intérêt du plus grand nombre, et pour s’offrir une deuxième option ou une dernière chance,  tout en étant la principale victime, la gestion des émotions en temps de crise, en période de catastrophe naturelle ou humaine se paie toujours à l’avenir. 

 

 

De l’intelligence émotionnelle pour quoi faire ? Quelle place dans l’agenda national pour lancer une campagne de sensibilisation massive au bénéfice des Haïtiens, autour de l’intelligence émotionnelle ? Comment éviter à la population haïtienne d’ajouter encore plus de noms dans la liste des victimes ? Comment empêcher que des victimes passives ou naïves confectionnent en permanence de nouveaux costumes de bourreaux pour les porter au grand jour ? Et on organisait dans les écoles haïtiennes et dans les médias traditionnels et sociaux des activités de sensibilisation sur les comportements responsables face à chaque situation de crise pour ne pas commettre des actes regrettables, irréparables ou même suicidaires ?

 

Dans un quartier modeste, pendant que les parents sont au marché et les enfants de deux des familles qui joueraient ensemble,  finissent par tomber dans une discussion, suivie de bagarre.  L’enfant A reçoit six coups très violents de l’enfant B. Et ce dernier, sous le coup de l’émotion très en colère, sans attendre le retour des parents ou pour se venger directement se son bourreau, choisit  de bloquer des artères du quartier, de lancer des pierres aux quatre coins et de briser des biens des autres voisins jusqu’à ce les habitants appellent la police et les pompiers pour limiter les dégâts. Imaginez le sort réservé aux deux gamins. L’enfant A, après avoir donné le plus de coups, rentre paisiblement chez lui. Et, l’enfant  B, par une crise de colère, tout en étant la victime, vient de monter tout le quartier contre lui,  et la police n’aurait d’autre choix que de le maîtriser,  s’il ne prend pas la fuite. Suivez notre regard !

 

Dommage. Et c’est vraiment dommage pour lui, comme pour beaucoup des Haïtiens qui cherchent à se venger avec maladresse ou à justifier certaines actions dans la majorité des cas qui font plus que pitié. 

 

Détruire les biens de l’État,  déstabiliser des quartiers,  des villes, des départements et tout le pays, en particulier des familles, des paisibles citoyens, des secteurs d’activités économiques stratégiques, comme le système éducatif, l’administration publique,  la santé ou des institutions hautement sensibles, s’apparentent à des activités autodestructrices. Car, tôt ou tard, l’addition sera réglée, sous une forme ou une autre, par les auteurs des troubles, leurs proches et d’autres membres de leur communauté. 

 

Dans cette société haïtienne contemporaine, qui fabrique en permanence des victimes au quotidien, il faudra enseigner la valeur d’une vie. Il faudra toujours rappeler à qui veut l’entendre que toutes les vies se valent. Que chaque vie a la même importance ! 

 

Droits humains à prendre en compte, devoir de protéger et de respecter la vie de tous les hommes, des femmes et des enfants ainsi que les biens privés et publics. Notre patrimoine commun.

La promotion de l’empathie et de l’intelligence émotionnelle se confirment comme une véritable urgence nationale. 

 

D’où l’importance de rappeler que l’empathie se précise par une invitation à se mettre à la place de l’autre, et sans complaisance, afin de mieux comprendre sa situation, ses souffrances pas toujours visibles et lisibles dans l’objectif de l’aider,  de l’assister ou de l’orienter. 

 

 

Demain, un nouveau jour viendra, il sera peut-être trop tard, pour demander pardon, pour réparer certains torts causés à tant d’innocents.  Ces paisibles familles ne méritaient pas de subir inutilement, et de souffrir autant.  Pour rechercher ou solliciter la solidarité au sein du corps social haïtien,  il est temps d’enseigner l’empathie et l’intelligence émotionnelle à nos frères et sœurs, les Haïtiens d’ici et d’ailleurs. 

 

Dominique Domerçant

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