Les veines ouvertes d’une nation

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Le sang de notre nation coule à flots vers des rives étrangères[1] . Les bureaux des services de l’Immigration [2] sont des caillots qui l’empêchent de s’écouler plus vite, engorgés qu’ils sont par l’afflux de dizaines de milliers de citoyens désespérés voulant fuir à tout prix cette terre devenue maudite[3] . Le spectacle n’est pas seulement apocalyptique. Il est scandaleux.

Scandaleux pour qui ? Certainement pas pour ceux qui ont la prétention de nous diriger. De toute manière, que dirigent-ils ?  Certes, on les invite parfois à des rencontres  à l’étranger dans lesquelles leurs interlocuteurs [4] savent très bien de quoi il retourne en Haïti. Ce sont des clowns, non pas pour amuser la galerie, mais plutôt des espèces de bouffons, pour faire peur, pour piéger le temps, pour semer la désespérance aux quatre coins du territoire.

Il n’y a pas seulement ceux qui nous dirigent. Il y a ceux aussi qui paralysent [5] toute prise de décision, tout mouvement pour remettre en marche la machine de la résistance, à cause de leurs [6] postures idéologiques refusant la compréhension des réalités et l’adaptation de l’intelligence aux faits. Au jeu d’échecs, on a beau étudier toutes les théories, chaque position doit être traitée en fonction de la disposition spatiale des pièces sur l’échiquier. Chaque position a sa particularité et le bon joueur doit se fier à son imagination, à sa créativité pour résoudre les problèmes qui se posent à lui. Ici, un tas de démarches ont échoué à cause de postures idéologiques stériles qui ont permis à chaque fois aux tenants de ce système pourri de se remettre en selle.

Les veines de notre nation sont grandes ouvertes et ceux qui disent nous diriger s’en foutent éperdument. Même ceux qui se réclament de l’opposition et espèrent venir un jour s’asseoir sur un fauteuil dont le rembourrage est fait de la poudre d’os des milliers de cadavres dont sont responsables nos faiseurs de chaos.

Quand même, on aurait dû s’attendre au moins à une prise de position du gouvernement sur ce qui se passe actuellement. Que peut éprouver le dirigeant d’un État quand il voit partir, s’enfuir ainsi des milliers de compatriotes, parmi lesquels des fonctionnaires de haut calibre ? [7] Il est même bruit qu’un maire en fonction a profité du programme américain dit « Biden », qui même s’il est vu comme une aubaine pour nos concitoyens désespérés, est une offre empoisonnée à notre nation.

Il faut appeler un chat un chat. De dirigeants, nous n’en avons pas. Nous n’en avons peut-être jamais eu. Sinon on aurait prévu Martissant. On aurait prévu Canaan. On aurait prévu la Croix-des-Bouquets, Pernier, et l’enfer de l’Artibonite maintenant. Ce déficit de dirigeants n’est que l’expression d’un déficit d’intelligence et d’empathie[8] . Pour exemple, il foisonne des forums sur le Net où l’on discute de tout, sauf de la réalité que nous vivons au jour le jour et des moyens de s’en sortir. La vie de notre peuple, de la grande majorité de la population est le cadet des soucis des élites politiques, économiques et intellectuelles.. Sa souffrance est une larme sur les braises de notre indifférence. Et les braises de notre indifférence vont incendier notre faux confort, notre fausse sécurité.


Belle image !

Il vaut mieux inverser les deux termes pour aller du réel à l’image

Plus simple

Ceci est plus grammatical car des personnes (« ces mêmes étrangers ») ne peuvent pas reprendre une entité géographique (« à l’étranger »)

Ce mot est plus juste que « handicapent »

Cet ajout rend la phrase plus explicite

La phrase est interrogative

Ceci est plus direct, plus percutant

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