Les réalités dévoyées

Beaucoup pensent à tort que le faux n’est pas du domaine de la perfection. C’est oublier que sa finalité est la parfaite imitation de la réalité. Une vérité à l’envers. Une vérité reflétée par un miroir et donc devenue un mirage dont le seul but et de de tromper. Le faux est donc une construction, un objet, une chose aussi difficile à fabriquer que le vrai auquel il doit ressembler le plus possible jusqu’à tromper le plus parfait spécialiste. Dans ce sens, on pourrait dire qu’il y a de vrais faux et de faux faux. Un tableau de maître mal reproduit et qu’on reconnait comme tel sans difficulté est un faux nul. Une reproduction d’une œuvre d’art qui échappe à l’œil averti de spécialistes est un faux parfait. La production d’un vrai faux nécessite donc une gamme de compétences qui certainement ne courent pas les rues.

Mais le mauvais faux est monnaie courante de nos jours. Pour en être arrivé là, il a fallu un renversement des valeurs pour en établir d’autres, mettre sur un piédestal les préjugés, ratisser profondément dans les névroses des uns et des autres et aussi faire en sorte que le niveau d’éducation et d’instruction de l’ensemble de la population frise le sol. La plupart de nos femmes exhibent fièrement des coiffures ne correspondant pas au canon de leur origine – cheveux longs et lisses -, mais peu de gens sont interpellés par le fait qu’il s’agit là d’un hommage au Faux. Au mauvais faux pour mieux dire, car on s’aperçoit immédiatement que ces chevelures ne sont pas naturelles, mais proviennent de donneuses souvent d’Asie, vivantes ou mortes, à moins qu’il ne s’agisse de synthétique.  Voici un faux faux qui jouant sur des préjugés et donc des émotions fabriquées peut provoquer de chaudes attirances. Le faux va encore plus loin avec la production d’une gamme de produits alimentaires.

Le faux chez nous va plus loin. Il gagne la sphère politique. Il s’y installe, bénéficiant de l’ignorance ambiante et de la lassitude d’une population bernée trop souvent par des imposteurs au cours de ces trois dernières décennies.  Nous sommes sous la tutelle des faux, comme de fausses chevelures féminines, car ces faux en politiques s’affichent sans craindre qu’on les reconnaisse comme des faux. Le faux en politique n’a aucun talent sauf celui de s’exhiber avec toute l’arrogance de sa fausseté, brillant non pas de ses feux - le faux faux n’a pas de feux - mais de la noirceur de ses ténèbres qui s’étendent partout.  Des faux qui s’installent et prolifèrent tels des virus. Mais le faux ne peut survivre au chaos qu’il crée. Il ne peut en échapper, car de toute manière il n’est qu’un faux, une illusion, quelque chose qui n’aurait pas dû être là. Le faux n’a qu’un temps et pour cela on ne peut lui permettre de finaliser le chaos devant achever la nation. C’est pour cela qu’il faut trouver les moyens, à défaut de l’éradiquer, de le contenir dans la sphère démoniaque qui est la sienne.

 

Gary Victor

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