Les nullards

Lequel de nos dirigeants dans ces dernières décennies a-t-il eu le souci de laisser son nom à la postérité pour avoir contribué au progrès de la nation ?

 

Quand on est à un âge avancé et qu’on accède au pouvoir, on devrait surtout penser à se construire un capital mémoriel positif.

 

Ne pas se dire comme l’un de nos présidents : « dans vingt ans, m p ap la ankò.

Pourquoi à un certain âge devrait-on accéder au pouvoir ? Pour en jouir. Argent, femmes, maisons, etc. Preuve alors qu’à ce stade de votre vie, vous êtes en fait un raté, si passé soixante-cinq ou soixante-dix ans, ces choses ont une valeur primordiale à vos yeux.

 

Il est vrai que dans notre conception du pouvoir, l’avenir n’est pas un concept mis sur la table.

Dans la plupart des pays, même à faible gouvernance, l’État ratisse très tôt dans les écoles les meilleurs cerveaux pour fonctionner de manière compétitive.

 

En Haïti, l’État s’en fout. Nos jeunes qui sont allés étudier la médecine à Cuba, une fois revenus au pays ont été méprisés, ignorés, voire mis à l’index dans certains secteurs de notre société.

Aucun de nos dirigeants n’a eu aucun souci pour l’avenir de la nation. Canaan est un cas d’école. On aurait dû emprisonner tous nos décideurs restés les bras croisés quand se construisait le long de la Nationale numéro 1 ce bidonville.

 

À leur décharge, il faut admettre que leur attitude résulte du mépris qu’ils ont toujours manifesté pour cette population abandonnée à elle-même. Le drame c’est qu’à ce mépris des élites et des dirigeants sont liées une terrifiante bêtise et une hallucinante cécité. Comment n’avoir pas vu que se laisser assiéger par la pauvreté n’allait pas aboutir à ce qu’on vit maintenant ? On court se réfugier en République dominicaine, mais on est toujours dans l’impossibilité de penser la moindre solution au chaos actuel qui est le nôtre.

 

Il faut se pencher d’urgence sur l’état mental de nos dirigeants passés et sur l’état mental des prétendus politiques qui veulent nous diriger. On dit partout que les partis sont des lieux où le citoyen fait ses armes dans la politique qui est, dit-on, une science. Il croit en une idée et espère arriver au pouvoir pour la mettre en chantier. Chez nous, dans les partis politiques, les militants dans 90% des cas ne sont là que pour une chose : que le parti leur trouve des postes dans l’administration publique ou accède au pouvoir afin qu’ils puissent garnir leur portefeuille. Tout le reste n’est qu’accessoire et comédie pour la galerie. On comprend que quelqu’un, qui a pataugé toute sa vie dans ce bourbier, une fois aux commandes de l’État ne puisse être qu’un nul, une catastrophe pour la nation. Le drame, c’est que nous tous nous faisons comme si nous ne comprenions pas les raisons de cercle vicieux macabre qui nous broie.

 

Nettoyer les écuries d’Augias sera difficile. Les étrangers se satisfont de cette nuée de médiocres qui a plongé notre pays dans le chaos d’aujourd’hui. Les viols, les assassinats, les kidnappings, les déplacements de populations, le désarroi général, on s’en fout !

 

Personne ne demande des comptes aux Nations unies qui ont dépensé pendant une décennie des milliards pour « stabiliser »  la situation en Haïti.

 

Sous leur parapluie, le monstre a grossi et prospéré.

 

Gary Victor

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