Où sont passés les maires de nos villes ?

Dans toute ville assiégée, le premier des citoyens et des citoyennes de la ville ou de la commune doit avoir son mot à dire. 

 

Un simple message de solidarité ou d’empathie, ou une note officielle peut inviter les habitants de la ville à prévenir, à se préparer ou à se protéger envers et contre tout quel que soient la nature et l’origine des menaces, à défaut de prendre des mesures politiques pour garantir la gestion de la cité et le bien-être des citoyens et citoyennes, des familles et des contribuables, les ressources et le patrimoine de cet espace-temps dynamique que représente la ville.

 

Dommage que la grande majorité de nos maires, élus ou nommés, disposant certainement de peu de moyens, mais sans autorité, délaissent dans le silence et l’indifférence, ou même dans l’indigence celles et ceux pour qui le conseil a été nommé ou qui ont voté le cartel. 

 

Difficile à croire, mais c’est plus qu’une évidence. Nos premiers des citoyens et citoyennes de chaque commune manquent pitoyablement de créativité, de conscience et de communication pour faire entendre leurs voix officielles, porteuses d’espoir dans ces situations de déboire, et de déshumanisation. 

 

Des habitants d’un grand nombre de communes du pays, en particulier les survivants des familles évoluant ou arpentant les différents quartiers les plus fragiles et les plus vulnérables de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, espèrent entendre une de ces voix, venant des collectivités locales, qui indiquera la voie à suivre, pour survivre dans cette catastrophe humaine et humanitaire. 

 

Dans ce processus accéléré de destruction des vies et des biens qui n’épargne personne, et qui risque d’élargir les clôtures des cimetières de plusieurs villes, l’ensemble des administrations communales du pays, en particulier les hommes et les femmes qui portent ce lourd fardeau - aussi prestigieux - de premier citoyen ou première citoyenne de la ville, nos maires doivent à tout prix confirmer au reste de la population qu’ils sont encore en vie et en fonction. 

 

D’anciens responsables de l’administration communale, ou même de futurs candidats pour les postes de maires de la ville, devraient à défaut faire entendre leurs voix, en donnant le signal, qu’en dehors des autorités qui assurent la gouvernance de l’État central en poste, qu’il existe bien des responsables sur place. Place à une politique de communication d’urgence pour la ville ! 

 

Il faut amorcer le début du réveil citoyen. Les mairies doivent venir avec leurs messages officiels qui inspirent le sens du leadership collectif, et qui invitent à l’intelligence collective, le vivre ensemble et la résistance. 

 

Dominique Domerçant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES