À l’ombre de « bwa kale »

La Police se renforce et multiplie les opérations contre les poches de gangs qui continuent d’essaimer dans le grand Port-au-Prince. Depuis la mobilisation populaire contre les groupes terroristes, les forces de l'ordre ont le moral au beau fixe.

La population observe, avec soulagement, le renforcement de la présence policière dans les rues. Les patrouilles sont plus régulières et plus fréquentes. Les fouilles, plus systématiques. Dans les points fixes, les agents de l'ordre, en état d’alerte, ne pratiquent plus la politique de l’autruche, ils ne causent plus en mode relax avec les demoiselles du coin. Sous le regard du peuple vaillant, ils se mettent en diapason.

Quelque chose a changé au pays. Un vent nouveau souffle sur la ville. Des restaurants ferment plus tard à Petion-ville. Le soulagement et la quiétude se lisent sur les visages. Les gens se mettent à rêver des lendemains qui chantent.

Va-t-on vers la fin de l’insécurité ? Trop tôt pour l’affirmer. La terreur n'a malheureusement pas disparu: les terroristes tentent de reprendre la main en tirant au hasard, la nuit, sur des passants ou chauffeurs attardés. Ce faisant, ils espèrent rétablir leur ancienne domination néfaste. Une chose est sûre : la peur a depuis quelque temps changé de camp.

L'opinion publique est impatiente en ce qui concerne le repaire de Village de Dieu. Mais une offensive pour déloger les bandits ne se fait pas au petit bonheur la chance : le moindre échec peut porter un rude coup au moral de la troupe et de la population.

Les gens doivent prendre leur mal en patience et attendre le rééquilibrage des forces sur le terrain qui a déjà commencé.

La mobilisation populaire de ces dernières semaines a aussi secoué la torpeur de la communauté internationale. Les achats de matériels commencent à se concrétiser. La Police est mobilisée pour de bon cette fois, le peuple veillant au grain. Il reste au secteur politique - pouvoir et opposition - de se bouger le popotin pour offrir aux citoyens une voie vers l'apaisement social et un retour à un ordre constitutionnel progressif et renouvelé.

De grands chantiers attendent et parmi eux ceux incontournables de la paix sociale et de la construction d'une nation autour d'un drapeau que nous allons encore une fois célébrer cette semaine. Une célébration qui, depuis quelques années, se déroule sur fond de malaise social persistant et de détestations.

Roody Edmé

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