Impuissance!

En Haïti, les dossiers se suivent, se ressemblent et se remplacent. Ils se poursuivent souvent à l’infini. La justice, languie dans l’indifférence, est noyée sous des tas de dossiers cruciaux pour la nation. Comme dit, le vieil adage, la justice élève une nation. Au cours des trente dernières années, de multiples crimes de toutes sortes ont été commis. De Jean Bertrand Aristide à Jovenel Moise en passant par René Préval et autres, que de figures de proue de la société sont tombées sous les balles assassines, dont les familles et la société entière sont toujours en attente de justice !

Les larmes continuent d’être versées à flots. À chaque jour, son lot de peines. On continue à compter nos morts. Et la société, croupie dans l’indifférence, ne semble pas encore emmagasiner suffisamment d’énergie pour dire halte-là. C’en est trop.

 Ici, de l'avis de plus d'un, la plus grosse entreprise de recyclage est celle des criminels. Ils font un petit tour en prison puis sont libérés  grâce à la puissance de leur clan et le pouvoir de l’argent sale. Ainsi,  le cercle vicieux du crime devient une fatalité. La roue infernale de la violence systémique ne s’arrête jamais. Les auteurs de ces actes répréhensibles se révèlent plus puissants que ceux placés pour rendre justice, quand ces derniers ne se font pas tout bonnement par action ou omission leurs complices. Il devient donc plus facile, en raison de l’impunité, pour de petits poissons de suivre le courant. De nos jours de nombreux jeunes ont rejoint les groupes criminels soit comme informateurs ou exécuteurs de leurs basses œuvres.

Les vedettes de cet « opéra sanglant » dont nous sommes les spectateurs forcés sont les chefs de bandes armées qui exposent sur les réseaux leurs armes de guerre ou leur butin si aisément acquis.

Aussi, notre pays s’enfonce chaque jour dans des formes de criminalité de plus en plus sophistiquées, aidé en cela par une justice en marge et une force de police profondément divisée, tirée à hue et à dia par des groupes d’intérêts riches et puissants. Il nous faut bien sûr reconnaître, le travail de certains policiers honnêtes qui, sont tous les jours en première ligne pour combattre un Léviathan aux multiples tentacules guerriers et financiers.  On n’a pas fini de démêler l’écheveau de ceux qui ont donné naissance à ce monstre qui,  à chaque heure du jour et de la nuit, réclame son dû de victimes innocentes.

À certains moments de la vie d’un peuple, certains masques doivent tomber pour mieux évaluer la réalité. En ce sens, bien des personnalités et institutions devraient  avouer leur inscience, leur impuissance ainsi que les torts causés à la République.

En tout premier lieu, les responsables aux plus hauts niveaux de l’État ont dû faire leur aveu d’échec. Les autres institutions suivront. La Police. Le système judiciaire. La classe politique, la classe d’affaires, la société civile organisée devraient aussi essayer cet exercice. La société, dans tous ses compartiments, de nos jours, ne fait que son aveu d’impuissance en acceptant, sans se révolter, de livrer son destin, d’un côté entre les mains des gangs armés, de l’autre entre les mains d’un État complaisant, à la limite, prédateur des droits humains.

 

La Rédaction

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