Les salles de classe ne sont jamais pareilles dans les écoles en Haïti. D’une salle à une autre, dans la même institution souvent, les couleurs comme le mobilier, aussi bien que les occupants changent, même si certains professeurs continuent de faire le va-et-vient pour offrir le pain de l’instruction.
Dans combien de salles de classe retrouve-t-on un exemplaire du Bicolore haïtien ?  En dehors des tableaux traditionnels utilisant la craie, et des rares salles de classe qui répondent à la modernité ou à l'ère du numérique, que l’on peut retrouver dans des écoles surtout non publiques, comment sont équipées les salles de classe de la majorité des écoles en Haïti ? Qu’est-ce qui diffère en termes de qualité d' une salle de classe d’un lycée par rapport à celle d’un collège, d’une école congréganiste, d’une école dite internationale entre autres ?
Dans la foulée des cours dispensés dans toutes les écoles du pays suivant la situation géographique de l’institution, et la clientèle de ces établissements scolaires, il nous faut penser à un élément pouvant servir de dénominateur commun entre toutes ces écoles, qui fonctionnent à des vitesses totalement différentes.
Du point de vue utilitaire comme sur le plan esthétique, en passant par l'aménagement des salles et les questions sanitaires ou sécuritaires qui devraient toucher ces espaces d’apprentissage qui accueillent au quotidien ces dizaines, centaines et milliers d'écoliers, la formulation d’un message venant du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, inscrit dans le discours du maire de la ville, en tant que premier citoyen de la ville, ou même de l’association des écoles dont l’institution est membre, s'impose comme ce dénominateur commun qui manque terriblement dans le contexte haïtien actuel ?
D'un message phare pour servir de boussole à cette jeunesse, en passant par un discours, une citation empreinte de motivation et traversée par des valeurs les plus symboliques et les plus inspirantes, les écoliers haïtiens en souffrent terriblement dans leur âme solitaire et leur conscience collective.
De quoi devrait être fait ce message ? D’espoir, de courage, d’intelligence, de solidarité, de patriotisme, de motivation, de civisme, de résilience, de résistance, de rejet ou même d’un mea culpa indispensable pour repartir à zéro ? Qui sait ? Peut-être !
De qui doit venir ce message ? Dans quel cadre devrait-on lancer cette campagne d’inscription d’un message phare dans les écoles haïtiennes pour lancer dans un élan de renouveau, cette jeunesse de plus en plus découragée et désorientée et victime de cette forme de délabrement de tous les repères qui devraient l’aider à bâtir son avenir ?
Du train que ça va, le système éducatif haïtien, à travers l'aménagement des salles de classe aussi déséquilibrées qu’elles le sont, offre une possibilité aux dirigeants du pays, la possibilité de communiquer d’une seule voix, par un seul et même message à cette frange importante de la population, à travers un message, une image, un symbole qui doit dépasser certaines pensées morales ou citations souvent inscrites au haut du tableau, telles que: Dieu est grand ; Dieu aime les enfants sages; l’union fait la force. À compléter…

Dominique Domerçant