On ne peut reprocher aux nouveaux dirigeants haïtiens de ne pas communiquer. On peut même dire c’est ce qu’ils font pour le mieux jusqu’à présent. On observe On note également une intention de dialoguer avec les différents secteurs clés de la vie nationale. Il faut surtout leur être reconnaissant de ne pas plonger le pays dans l’instabilité, comme l’anticipaient les « Cassandre » désabusés, trop habitués à nos crises politiques ô combien convulsives.
Toujours est-il cette administration par son activisme institutionnel offre des « unes » quotidiennes à nos salles des nouvelles et font bouger les reporters. Le gouvernement veut rester proche de la population, dit-on dans l’entourage du nouvel homme fort. Toutefois, les jours passent et l’espérance est aussi intense que fragile. Une sorte d’impatience flotte dans l’air : les gens réclament maintenant de l’action!
Des rappels de diplomates ou la mise en disponibilité d’un commissaire du gouvernement suscitent une sorte de frénésie pour le changement. La diplomatie haïtienne est un gros trou noir qui aspire des centaines de millions de gourdes. Et ce secteur doit être réformé, en tenant compte naturellement de celles et ceux qui avaient commencé à donner des résultats.
Le Premier ministre Gary Conille commence un périple sur la côte Est des États-Unis. Il va sûrement à la recherche de ressources pour financer les chantiers de la transition. Mais d’expérience, on sait que les fonds promis arrivent souvent très tard. Ou pas du tout. Vingt mois, c’est peu. On peut perdre beaucoup pour attendre.
Quoiqu’il en soit, le CPT et le gouvernement se doivent de mettre en orbite un agenda national à défendre dans les chancelleries du Nord comme du Sud. Un calendrier axé sur un soutien massif au développement et à la sécurité publique. Car il faut sortir de l’aide humanitaire sous-financée pour une véritable aide au décollage économique de la deuxième plus grande nation caribéenne par la superficie. L’ensemble des forces vives de la nation devrait se retrouver derrière cet agenda national de la transition dont l’épure se trouve dans l’accord du 3 avril.
En attendant, les Haïtiens aspirent à des changements notables dans les prochains jours. Déjà leur droit à la libre circulation.
Roody Edmé