La policière inconnue

Nous avons tous, peut-être dans nos cœurs, peut-être dans notre proximité, une policière qui, un jour, avait choisi d’être en première ligne pour protéger et servir les femmes et les hommes de son pays.

 

Au National, nous scrutons au quotidien le calvaire, la satisfaction certaines fois, de ces femmes haïtiennes qui ne se sont jamais posé de questions ni lu « tous les livres » pour s’embrigader instinctivement dans la défense de l’essentiel : l’égalité, la dignité et la responsabilité.

 

Ce 8 mars 2022, pour la Journée internationale des droits de la femme, il est important de rendre un hommage à celles qui n’avaient pas attendu ni l’expression de la mauvaise conscience occidentale, à travers les agences de coopération, ni le politiquement correct des quotas ni les perspectives de mobilité sociale pour offrir des solutions à la « société » des hommes, tant de fois, vulgaires, incompétents, méchants et conservateurs. Il n’y aurait plus de pays, en Haïti, depuis longtemps, sans le sacrifice de nos mères, sœurs, filles et amies qui ont choisi de porter le fardeau de toutes nos misères et de toutes nos incohérences.

 

Les femmes haïtiennes ont aussi compris qu’elles constituent un rempart contre les impacts de la fragilité d’un pays qui ne fait qu’espérer (ou faire du vacarme) de nourrir sa population, de préparer l’avenir et de garantir la stabilité et la vie sans risques de vivre en permanence avec la mort brutale et le kidnapping. 

 

 

Dans le  Journal d'Haïti et des Amériques de RFI à l’occasion du 8 mars 2022, il a été souligné que : « En Haïti, les femmes sont en première ligne face à la violence au quotidien. Elles sont également confrontées aux difficultés économiques. Et dans ce contexte, leur place en politique est extrêmement réduite : seulement 3% de femmes présentes au sein du dernier Parlement haïtien. Face à cette situation, une campagne de communication vient d’être lancée. Son nom : “Fok Yo la “, "il faut qu’elles soient là” ».

 

En réalité, elles ont toujours été là. Sauf que le pays et ses institutions n’ont jamais été là pour elles. Voilà la réalité à inverser sans délai. Par reconnaissance et par bon sens.

 

Ce 8 mars 2022, en Haïti, des policières subissent les assauts à forte connotation sexuelle des « chefs ». Elles travaillent dans des conditions de proximité et d’insalubrité impensables. Elles sont exposées aux représailles des gangs et de leurs frères d’armes. 

 

Aujourd’hui, au Journal le National, nous pensons à toutes les policières, instructrices, madan sara, journalistes sans grade qui affrontent la vie malgré les brimades au quotidien.

Mais surtout nous voulons les remercier d’avoir gardé et maintenu l’espoir dans ce pays et aussi leur dire, avec des mots sincères, la honte de n’avoir jamais su obliger les hommes d’Haïti à marcher dans leurs pas.

 

La Rédaction

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