Sont-ils à leurs places ?

Nos officiels ont été obligés précipitamment d’évacuer l’Hôpital de l’Université d’État.

Ce n’est pas flatteur pour le Premier ministre, mais on ne peut parler de nouvelle équipe au pouvoir.

Ce sont les mêmes hommes et les mêmes femmes, qui ont conduit depuis des mois cette fausse gouvernance qui nous a menés à ce désastre que nous vivons.

Mais, pour parler de l’Hôpital de l’Université d’État, on peut faire remonter le chaos, pour ne pas dire la délinquance, à des décennies.

À quelques deux cents mètres du bureau du Président de la République, on ne trouvait pas dans le plus grand hôpital de la République de quoi soigner même une simple plaie. Les soignants devaient se procurer tout ce qu’il fallait pour un simple pansement dans les pharmacies alentour.

La maternité était la honte de la République. Parler de la morgue à un certain moment était comme relater un passage d’un film d’horreur.

Des personnes travaillant dans l’institution dérobaient tout en toute impunité. Qui n’a pas entendu parler du scandale des couveuses qui se sont retrouvées dans des hôpitaux privés ? Aucune poursuite. Des soupçons, des accusations de corruption sont des médailles à la poitrine des fonctionnaires et des dirigeants de notre République.

L’Hôpital de l’Université d’État parvenait à tenir, comme le pays, grâce à une poignée de médecins, de résidents, décidés en dépit de la démission des autorités à offrir le service à une population désemparée n’ayant pas les moyens d’aller se payer des soins dans des cliniques privées.

Mais quand un espace est abandonné par les pouvoirs publics qui ferment les yeux sur la délinquance qui s’y étale sans gêne, un jour ou l’autre, le pourrissement atteint son point ultime. Nous avions fait comprendre fin juillet 2023 dans plusieurs éditoriaux comment l’abandon des quartiers de Carrefour-Feuille par la Police nationale allait livrer une partie de Port-au-Prince aux gangs.

La question qu’on peut se poser, comment des gouvernements ont pu accepter dans un rayon de moins de cinq kilomètres autour du centre du pouvoir politique, des espaces restés sans quadrillage policier jusqu’à ce que des délinquants puissent s’en emparer facilement en forçant en plus toute une population à vider les lieux.

Le spectacle de ces officiels vidant les lieux, s’enfuyant presque est plus que déplorable. Une autre question aussi qu’on devrait poser à nos dirigeants : « Pour quelles raisons ont-ils voulu être à ces postes qu’ils occupent ? » Pour la galerie ? Pour s’enrichir ? Certainement pas pour aider la communauté. Certainement pas pour l’Histoire.

Si c’était pour aider la communauté, beaucoup d’entre eux auraient dû admettre du moins leur impuissance à défaut de leur incompétence. Mais chez nous on ne démissionne pas. On reste pour produire du rien. Du rien, de la souffrance, mais aussi de la destruction, de la mort.

Messieurs, si vous ne pouvez pas faire même le minimum, c’est-à-dire reprendre les centres hospitaliers de la Capitale comme l’Hôpital de l’Université d’État et le Sanatorium au haut de l’Avenue Monseigneur Guilloux, vous n’êtes pas à vos places !

 

Gary Victor

 

 

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