La fumisterie permanente !

À quelques semaines de la rentrée scolaire, l’état d’urgence proclamé par le gouvernement ne semble qu’une incantation comme les pouvoirs politiques ont l’habitude de procéder chez nous. Certes dans les zones plus ou moins épargnées par la violence, nos enfants retourneront plus facilement à l’école en dépit de la situation économique déplorable. De cette situation économique déplorable – les bandits sont à tous les échelons de notre société- les établissements privés s’en fichent. On augmente tous les frais scolaires comme si les parents avaient des rentrées supplémentaires. C’est une sorte de chantage comme dans un kidnapping.

Dans l’Ouest et dans l’Artibonite, la situation sera un peu plus tendue pour la rentrée scolaire. Il faudra déplacer les milliers de citoyens dans les abris alors que les quartiers où ils ont été chassés sont toujours sous l’emprise des bandits. Bref, les promesses des politiques ne restent que du vent. Les forces kenyanes sont sur le terrain. Du matériel, parait-il nouveau, a été reçu. Mais il reste que le moteur de toute avancée reste une vraie volonté politique et la capacité réelle de la Police nationale à faire face aux bandits.  Les complicités sont nombreuses et remontent jusqu’à la communauté internationale. Il y a trop d’exemples dans des cas pareils, en Afrique surtout, où a été prouvée l’implication des Occidentaux dans l’installation du chaos et de la violence dans les pays du Sud.

On en revient toujours à la volonté réelle de nos dirigeants politiques et de leurs mentors de s’attaquer à la crise pour la résoudre. Le premier point c’est que comme toujours ces dirigeants ne sont pas touchés par la situation. Ils vivent bien. Ils jouissent des mêmes privilèges et même plus que dans un pays normal. Pour qu’ils se sentent concernés, il faudrait qu’ils aient une vraie attache sentimentale, affective avec ce pays, c’est-à-dire un patriotisme tout ce qu’il a y a de plus sain. Nous savons bien qu’il n’y a rien de tout cela. Nos dirigeants politiques se foutent totalement des misères des familles haïtiennes, et surtout des familles des classes populaires. Ils n’ont rien fait pour les classes moyennes dont ils sont pour la plupart issus. La seule motivation de leurs pensées et de leurs actes est leurs privilèges et la génuflexion continuelle devant les Blancs.

Nous ne pouvons pas revenir sur l’absence de toute volonté de chiffrer les pertes causées par l’action des gangs sur le territoire national, encore qu’il faille y ajouter les périodes du dit pays lock, car beaucoup de ces politiciens impliqués dans ce mouvement ont trafiqué avec des délinquants tout comme d’ailleurs les pouvoirs à l’époque. Tout moun mare sosis yo nan labou.

On ne sortira pas de l’auberge tant que ces mêmes acteurs délinquants, domestiques de l’étranger, sont aux commandes. Les élections s’annoncent déjà  une fumisterie, car ces acteurs dont nous parlons feront tout pour rester accrocher aux mamelles de l’État.

 

Gary Victor

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