La rentrée des classes est prévue officiellement pour la première semaine du mois d’octobre. Certaines écoles ignoreront la directive gouvernementale et commenceront à fonctionner durant le mois de septembre. On partira encore pour un fonctionnement à plusieurs vitesses de nos écoles. Dans les départements moins touchés par la délinquance, nos enfants se présenteront dans leurs établissements. Dans l’Ouest et l’Artibonite les choses seront encore plus complexes. Si nous prenons seulement la ville de Port-au-Prince, les écoles d’une grande partie de la cité auront du mal à fonctionner. Les gangs sont tout prêts et des dérapages peuvent avoir lieu à n’importe quel moment. Sans compter les sites scolaires qui ont servi d’abris aux déplacés durant ces derniers mois. Des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes ne savent pas toujours où aller. Tout le sud-ouest de Port-au-Prince à partir de l’Avenue Magloire Ambroise est sous le contrôle des bandits. Les demeures abandonnées par exemple dans les zones de Rue Cameau, Rue Alerte, continuent à être pillées par des groupes de délinquants. Le gouvernement a décrété l’état d’urgence, mais l’État ne montre qu’une timide présence dans des espaces non tenus par les gangs. Le fait est que la population n’est nullement en confiance. Aucune route n’est encore ouverte à la libre circulation des citoyens. Aucun poste de police tombé aux mains des bandits n’a été repris. C’est là que la population attend des résultats. Tout n’est pour elle que poudre aux yeux pour masquer soit une incompétence, soit un plan dont l’objectif ne peut être que la destruction totale de notre pays.
L’insécurité qui s’incruste, qui s’étend ne fait qu’augmenter jour après jour les dégâts sur notre économie. Certes, il y a des secteurs qui en profitent. En temps de guerre, en temps de crise, c’est toujours ainsi. Le pouvoir d’achat des citoyens diminue constamment. On se nourrit de plus en plus difficilement, mais ceux qui nous dirigent ne se préoccupent pas de ce quotidien. Pour eux tout va bien. Certaines écoles privées semblent être dans cette démarche du mépris du quotidien des familles, soucieux de faire du profit. Ils continuent à augmenter les frais scolaires, certains exigeant même, ignorant les directives gouvernementales, le paiement en dollars US. Nos salaires sont en gourdes et nos banques en général gardent les dollars US, ne les donnant qu’au compte-goutte. Jusqu’où peut continuer ce jeu qui consiste à gruger les familles haïtiennes ? C’est à une question que nos économistes devraient répondre.
Nous l’avons dit encore. Il faudra de la volonté et de la poigne pour s’en sortir. Nos étrangers habituels ne nous aideront pas. Le Salvador a donné l’exemple. Ceux qui critiquent aujourd’hui la poigne du gouvernement salvadorien n’avaient jamais montré la moindre compassion pour les massacres commis par les gangs.
Il nous faut des dirigeants capables de frapper le poing sur la table et de dire : Notre peuple a le droit de vivre !
Gary Victor