Depuis quelques jours, la Police Nationale effectue des opérations musclées dans la zone du Bel Air et du bas de Delmas, bastion de plusieurs gangs. Les informations qui parviennent concernant ces interventions divergent en fonction de leur provenance. Mais la population qui en a assez de cette situation souhaite que finalement l’État prouve qu’il a la capacité de contrôle sur son territoire. Si les bandits reculent face à l’avancée des unités de la PNH, il faut qu’une présence policière ou militaire soit permanente dans les zones reprises aux délinquants. Quand la police se retire ensuite comme elle a coutume de le faire, on l’a vu à Carrefour-Feuilles par exemple, et plus près, l’étonnant épisode de l’Hôpital de l’Université d’État, les délinquants reviennent dans un jeu de chat et de la souris qui n’en finit pas et qui peut faire croire à une mauvaise comédie.
Des témoignages concordants faisaient état de pillages à grande ampleur des Rues Cameau, Alerte, Nicolas, Magloire Ambroise, dans toute cette zone de la capitale tombée sous la coupe des gangs. La place Sainte-Anne, le Marche Salomon, les environs du stade Sylvio Cator, du Grand Cimetière, et tout le bas de la ville sont en passe de devenir des territoires perdus pour reprendre l’expression de l’ancienne ministre de la sécurité publique. Tout cela à moins de deux kilomètres du site du Palais national. La Police nationale a commencé des opérations dans toutes ces zones. Là encore, on espère qu’il y a un plan précis pour poursuivre ces manœuvres avec comme objectif final le contrôle de la capitale et enfin l’ouverture à la circulation de la Nationale #2 dont le blocage affecte la vie économique de quatre départements.
Le combat contre les gangs sera difficile. Ces groupes armés bénéficient en sous-main de l’appui des étrangers qui veulent installer le chaos dans certains pays, chaos qui permet d’affermir leur emprise et d’empêcher ces nations d’avoir des gouvernances saines vouées à leur développement économique, social et culturel. Nous l’avons déjà dit. Le combat contre la délinquance institutionnalisée ne peut être mené que par des dirigeants décidés contre vents et marées à défendre les intérêts de leur pays.
La vigilance citoyenne doit être de mise pendant les semaines à venir. La scène haïtienne peut servir à un grand show à l’approche des élections américaines. Toute une machine peut être mise en place pour nous concocter ensuite des élections nationales afin simplement de renouveler ce système qui embourbe la nation. Les gangs mis alors en mode pause peuvent toujours servir pour empêcher tout dérapage nuisible au plan étranger. Mais l’histoire a plusieurs fois démontré qu’un peuple conscient et décidé peut avoir raison de ces monstres qui engloutissent à la fois leur présent et leur avenir.
Gary VICTOR