Retrouver nos rails

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Pour nos dits dirigeants, tout semble aller très bien.

Ils disent ce que veulent entendre leurs tuteurs étrangers.

Mais la grande majorité de nos citoyens et de nos jeunes ne pensent qu’à partir, qu’à fuir.

On a entendu une voix dite autorisée déclarer que le Programme Biden est l’une des bonnes choses que le gouvernement américain aurait données au peuple haïtien.

Une honte pour nous, pour nos dirigeants, car ce n’est là que l’aveu, la conséquence de nos échecs.

Notre pays va mal et très mal. Aucun entrepreneur sérieux ne prétendra le contraire et surtout les hommes d’affaires qui sont dans le Grand Sud, dans l’Ouest et dans l’Artibonite. Bien sûr il y a ceux qui profitent de l’insécurité, de la violence, du chaos. Il y a toujours eu partout des gens pour profiter de la guerre, de l’effondrement d’une société, du chaos en général.

Nos familles n’arrivent plus à tenir. Avec 2000 gourdes par jour, pour qu’un foyer de classe moyenne seulement de quatre personnes, la mère, le père et deux enfants, arrive à se nourrir, cela devient très problématique. Moun konn pa monte chaudyè pandan de twa jou nan semenn nan ! Sans compter les autres frais du foyer. Le transport. L’école. La santé etc. Il ne reste plus rien à dépenser pour un quelconque loisir. Les frais de déplacement entre nos villes en raison de l’activité des gangs ont été multipliés au moins par quatre. Le chômage plombe notre société qui survit toujours avec l’apport de la diaspora même si la maffia étatique rafle au passage le billet vert que le petit citoyen ne voit plus. Dans certaines banques, le citoyen moyen qui avait sué pour avoir un compte en devises doit passer par Les Fourches caudines pour s’en servir même dans des urgences prouvées.

Le quotidien des familles, de la population est le cadet des soucis de nos dirigeants. Nos économistes ne font que des exercices abstraits, académiques qui n’ont souvent rien à voir avec notre réalité. Ce qui est le plus alarmant c’est que même dans les médias et sur les réseaux sociaux, la vie au quotidien ne semble pas un sujet de discussion prioritaire. On est souvent dans un espace étrange, où l’on s’affronte en défendant des positions qui frisent un fanatisme presque délirant sur le modèle d’une passion footballistique. La politique se résume comme toujours en des luttes de clans, de défense ou de quête de postes, sans aucun ancrage dans la situation réelle du pays alors que là dans la Caraïbe, notre environnement immédiat, nos voisins progressent sur tous les plans.

Sommes-nous donc condamnés par la grâce de nos dites élites dirigeantes et à nos faux amis étrangers, à patauger dans ce chaos qui n’en finit pas ? Nous sommes surtout, nous parlons ici de ceux qui se pensent des privilégiés, aveugles au sort de l’autre dès que nous pensons pouvoir nous construire notre niche dorée. Mais l’autre, l’étranger qui feint de nous tendre la main, a pour nous le plus total mépris qui se renforce avec nos courbettes et nos génuflexions.

Nous le redisons. Notre pays ne retrouvera ses rails que quand nous aurons aux commandes des citoyens soucieux de notre sécurité, de nos familles, de nos jeunes, de nos entrepreneurs, de notre environnement.

Il y aura de la casse, mais cela passera !

 

Gary Victor

 

 

 

 

 

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