Nous sommes au temps des désirs de changements abstraitement pensés.
Pourtant, les revenants, les recyclés, les opportunistes et les malfaisants font semblant d’oublier que la très grande majorité de la population vit ou survit au plus bas niveau du minimum vital. Les gens meurent faute de soin, de sécurité et d’espoir. C’est encore dommage. La stratégie de prise de pouvoir, même avec la couverture de la Constitution, était déjà méprisante.
Avant, nous n’avions que la crise et un grand espoir d’en finir avec. Aujourd’hui, ce sont les solutions à la crise qui sont en crise. On comprend bien que le sentiment d’urgence peut occasionner la précipitation et le manque de jugement. Mais, force est d’admettre que les principes appliqués et défendus par les acteurs sont à des années-lumière de la sensibilité et des besoins de la population.
La légèreté avec laquelle les acteurs politiques, dont certains issus du milieu intellectuel ,abordent l’avenir du pays, porte à croire que nous sommes loin de sortir de l’auberge. Et, ce que le pays espère est simple : il faut imaginer et trouver les moyens de réactiver urgemment nos institutions républicaines pour rétablir l’utilité et l’autorité de l’État tout en garantissant l’alternance démocratique.
C’est fini, le temps des illusions. La communauté internationale a pris ses aises dans le dossier haïtien. C’est fini, la magie des complots et les messes basses dans les ambassades. Aujourd’hui, les acteurs étrangers, à un titre ou à un autre, s’épanchent sur la crise haïtienne avec des discours condensés. Et le moins que l’on puisse dire, il y a un peu de tout : nomination, validation. Invectives, obscénités et règlements de compte. Devant cette situation, nouvelle, les couloirs diplomatiques sont sérieusement affaiblis.
Par pudeur, il faut demander un peu de silence à certains blancs.
Haïti a besoin du soutien de l’international. Haïti a aussi besoin de cultiver la décence.
La Rédaction