Y a-t-il une doctrine sécuritaire définie pour l’État haïtien ?
Dans quelle mesure une action peut être jugée comme attentatoire à l’État, dangereuse pour la survie de l’État et de la nation haïtienne ?
Si on s’en tient à nos pratiques politiques, les seuls actes attentatoires à l’État et par extension à la nation haïtienne seraient le complot contre le Chef de l’État et contre le gouvernement.
En fait c’est tout acte mettant en danger les privilèges du groupe au pouvoir. Toute action visant à le remplacer par des moyens que ce groupe jugerait illégale. Ce même groupe dans l’opposition ne se gênerait pas pour commettre les mêmes actes. Tout dépend de quel côté qu’on est de la barricade. La politique haïtienne relève de la plupart du temps du sétoupamisme ( se tou pa m). Tout l’épisode du pays lock sous Jovenel Moise relevait finalement du sétoupamisme vu que les opposants une fois au pouvoir n’ont fait que s’asseoir sur les fauteuils délaissés pour reproduire les mêmes forfaitures.
S’il n’y a aucune doctrine sécuritaire, c’est justement parce que depuis des temps, le pouvoir chez nous n’a rien à voir avec une gouvernance visant à protéger les intérêts de la nation et à se consacrer aux intérêts de la communauté. Seuls les fondateurs, Dessalines et compagnie, avaient une doctrine sécuritaire. Depuis l’assassinat de l’Empereur, depuis la victoire de la République kleptomane et mulâtre de l’Ouest sur le Royaume du Nord de Christophe, tout a sombré jusqu’à ce que des dirigeants antinationaux voulant avoir la reconnaissance de leur père Blanc en France acceptent de payer cette somme colossale prétendument pour dédommager les colons français. Certains de nos dirigeants, des dignitaires de la classe dirigeante, étaient apparentés à ces colons dont certains étaient morts. On peut deviner certaines impostures, certaines ignominieuses traitrises qui auraient dû tomber sous le coup d’une justice liée à une doctrine sécuritaire.
Quand il n’y a aucune doctrine sécuritaire, aucune justice vigilante, des hommes politiques en vue peuvent distribuer des armes à des malfrats. Ces malfrats par la suite peuvent devenir des gangs qui contrôlent des territoires. L’étranger peut faire ce qu’il veut impunément comme truquer des élections et nous imposer le pire. Les Nations unies peuvent être responsables impunément d’une épidémie de choléra qui a fait plus de victimes que la COVID. On peut dissoudre nos forces armées sans penser à la couverture sécuritaire du territoire. On peut politiser la Police nationale et y intégrer plein d’éléments douteux.
Le fait est que pour qu’un pays définisse sa doctrine sécuritaire, il faut qu’il soit indépendant. Il ne doit pas avoir des dirigeants, des hommes politiques valets de l’étranger. Il doit avoir surtout une élite économique et intellectuelle ne rampant pas devant le Blanc.
Nous avons pitoyablement sombré alors que l’Afrique elle, peu à peu se réveille, relève la tête. Nous, jusqu’à date, nous avons trop de Yes Sir sur la scène.
L’idéal Dessalinien avait du bon !
Gary VICTOR