La folie est principalement une incapacité à se mettre sur les rails de la réalité immédiatement perceptible. Ce que nous vivons actuellement avec l’aggravation de la situation sécuritaire dans le pays prouve bien que ceux qui dirigent ce pays et ceux qui aspirent à le diriger sont dans cet espace ou la raison n’est plus alors que le cœur depuis longtemps a été enchainé dans les bas-fonds de la malfaisance.
Le citoyen le moins éduqué, celui ne sachant ni lire et écrire, comprennent la gravité de la situation et la nécessité de parler d’une seule voix afin de prendre des mesures rapides pour endiguer l’avancée des gangs, pour les faire reculer jusqu’à commencer à instaurer un peu de sécurité dans ce pays. L’heure n’est plus aux discours ni à l’étalage de ces prétendues connaissances dans l’énoncé d’un quelconque programme visant des secteurs bien particulier. La gouvernance à ce moment devrait avoir une seule priorité. Mais cela ne semble pas de l’avis de la plupart de nos politiciens.
Comme des animaux affamés, ils se battent pour le partage d’un gâteau qui est réduit à un tas d’os et peut-être bientôt à un tas de ruines fumantes. Qui se bat pour avoir un ministère. Qui magouille pour avoir les douanes. Qui piaffe et hurle pour le contrôle d’un important poste douanier ou d’une institution d’État dotée d’un bon budget. Le spectacle est plus que pitoyable. Ecœurant ! Pendant que les déplacés se comptent par milliers, voici des hommes et des femmes qui sans aucune honte, ne pensent qu’à se remplir les poches. Que viendront-ils faire en ce moment à la tête d’un ministère ou d’une entreprise d’État ? Rien ! Même la jouissance des privilèges devient dangereuse, car les gangs avancent et la population compte bien un jour remettre les pendules à l’heure.
Il y a aussi d’autres fous, des pontes du secteur privé, éternels fomentateurs de complots pour avoir gouvernement à leur solde, en quête de monopoles, d’exemption de taxes ou de franchises. Trafiquants en tout genre, contrebandiers souvent, ils se foutent totalement de la population, enfoncés qu’ils sont dans une conception de la communauté qui a tout à voir avec l’apartheid. À la traine de tout ce beau monde, il y a cette nuée de citoyens stupides qui a toujours pensé qu’un pays marche bien du moment qu’ils ont un petit confort personnel, confort toujours factice, alors que 80% de la population vit dans misère, dans le dénuement et dans la pauvreté.
Le pays ne peut plus supporter cette éternelle comédie de partage de butin, ce qui laisse la gouvernance vide tout sens. Un vide dans lequel les délinquants s’engouffrent, autres fous qui disent vouloir lutter contre les « oligarques » alors qu’eux aussi dans leurs fiefs, ils reproduisent le même comportement des dits « oligarques ». On s’enrichit et le luxe on ne s’en prive pas pendant que les troupes, sapat aux pieds, pillent, violent et tuent.
Il y a les oligarques. Il y a maintenant les bandigarques.
Le vrai temps des fous !
Gary Victor