Et maintenant ?

Un nouveau gouvernement a été mis en place à la Villa d'Accueil. Le conflit entre le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le Premier ministre Garry Conille s'est terminé par une apparente victoire des neuf présidents. Cependant, cette guéguerre n'a profité à personne, encore moins au pays. Pendant que nos dirigeants étaient à couteaux tirés, une coalition armée et violente de gangs préparait une offensive, plongeant la capitale dans une désolation encore plus grande.

Le nouveau pouvoir danse sur un volcan. Plus que jamais isolés, les Haïtiens vivent les heures les plus sombres de leur histoire. Il est certain que la cohabitation entre l’ancien chef de gouvernement et l’autre branche de l’exécutif n’était plus possible. Maintenant que cet obstacle a été levé, que va-t-il se passer ? Que prévoit la nouvelle équipe pour sortir – ou tenter de sortir – le pays de la pire crise qu’il ait jamais connue ?

Les Haïtiens attendent une prise en main rapide de la situation par les nouveaux dirigeants, qui devront à tout prix éviter la chute finale d'une capitale aux abois. Le pouvoir se réduit chaque jour un peu plus à une peau de chagrin, tandis que l'État s'effondre inexorablement. La communauté internationale, de son côté, se contente de condamner l'inacceptable et de rapatrier ses diplomates. Et, comble du ridicule, ses... soldats.

Quoi qu’il en soit, le peuple haïtien n’a qu’une seule option : se mobiliser, tant sur le territoire national que dans la diaspora, pour sauver la nation. Face à l’insécurité galopante, l’unité nationale est plus urgente que jamais. Les événements du 18 novembre, où des étudiants de l’École de la Magistrature ont été empêchés de suivre leurs cours en raison des tirs incessants résonnant à l’extérieur, illustrent tragiquement l’urgence d’une action collective. Dans un appel poignant, ka Conférence épiscopale a exhorté ceux qui sèment la terreur à déposer les armes. Ce cri du cœur nous rappelle une vérité essentielle : l’éducation, la paix et la sécurité ne doivent pas être des privilèges, mais des droits fondamentaux. Le temps presse. Mobilisons-nous, car laisser la situation s’aggraver n’est tout simplement pas une option.

 

Roody Edmé

 

 

 

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