L’insécurité arrogante et destructrice des vies est en train de défier l’ordre social. Ces deux derniers temps ont vu le phénomène prendre de nouvelles proportions qui menacent tout simplement de mettre la vie civile sous éteignoir.
Un tel développement tragique ne peut qu’enfoncer un peu plus notre communauté déjà très éprouvée dans un chaos indescriptible.
La population aux abois attend une réponse nette et ferme de la part des autorités. Aucun laxisme ne peut être toléré dans un domaine aussi fondamental pour la survie du corps social déjà sensiblement atteint par des crises à répétition.
Le gouvernement est attendu au pied du mur. La précarité étant partout et les moyens certes limités, les défis sont énormes. N’empêche que ce gouvernement qui a pris le pouvoir au nom d’une nouvelle espérance doit montrer qu’il peut agir résolument au-delà des slogans et/ ou d’un activisme fébrile.
Une des priorités de toute gouvernance doit être la paix civile. Les citoyens ont besoin, pour vaquer à leurs occupations, d’un minimum de quiétude d’esprit. Si pendant la nuit le claquement des fusils troublent le sommeil paisible des honnêtes gens ou que d’audacieux cambriolages deviennent des faits divers, sans parler des vols réguliers de véhicules au hasard des rues, on ne voit pas comment on pourra dans les prochains mois parler de redressement ou de changement de cap !
Il faut, comme avait dit un président aujourd’hui disparu, rétablir l’autorité de l’État. La réponse des pouvoirs publics doit être énergique.
Et le public s’attend à voir les forces nationales de police se mobiliser dans le cœur de la ville de jour comme de nuit pour signifier la fin de cette terrible méduse qui pointe sa gueule effrayante au détour de nos rues.
L’insécurité est donc une menace non seulement pour la sécurité publique, mais pour l’existence même de cette nation déjà fragilisée par les catastrophes politiques et naturelles. Il ne peut y avoir de gouvernance qui se respecte dans la peur et l’anarchie mortifère.
La crise des valeurs a rompu les digues du respect de la vie humaine.
Le crime de sang est devenu une banalité. La situation actuelle interpelle les forces vives du pays et dépasse en ampleur l’action d’un seul corps de l’État. Il faut stopper l’hémorragie. Il faut aussi que l’on sache qu’il y a une équipe aux commandes. C’est peut-être le moment, ou jamais, d’entreprendre la réalisation de cette grande conférence nationale dont parlait feu le sénateur Turneb Delpé.
La Rédaction