Quelles leçons tirer du dernier séisme ?

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Les différentes mobilisations sociales et politiques auxquelles nous assistons aujourd’hui peuvent contribuer à changer la donne sur le plan de la gouvernance et de l'organisation du pays. Tout au moins nous, au « National », l’espérons. Encore qu'il faille éviter de rater encore une fois l’occasion, quoique tragique, qui s’impose à nous pour en faire une opportunité. Tirer leçon afin de faire les choses autrement.

Tout se passe comme s’il fallait toujours être en train de compter des cadavres pour que l'orgueil national soit fouetté. La presse locale ne cesse de relayer les actions de solidarité de l'ensemble des secteurs de la vie nationale en faveur des sinistrés du Grand Sud. Des médecins de plusieurs hôpitaux du pays et des étudiants de nos facultés de médecine publiques et privées ont été sur le front dès les premières heures de la catastrophe. En plus de la Protection civile, de plus en plus aguerrie pour faire face à ce genre de désastre, un volontariat national d'une ampleur sans précédent s'est spontanément constitué pour aider nos compatriotes durement éprouvés.

Et la mobilisation ne s'épuise pas heureusement. Une association d’écoles privées a lancé une initiative de subventions pour des élèves qui ont vu leurs écoles s’effondrer. L’engagement citoyen et humanitaire des étudiants des universités de Port-au-Prince et de Limonade a agréablement impressionné les secouristes de nombreux pays soutenant les efforts nationaux.

Cette solidarité haïtienne, on a eu certes l'occasion de la voir à l’œuvre lors du tremblement de terre de 2010. Malheureusement, peu de temps après, elle avait fondu comme beurre au soleil sous l’écrasante chaleur de nos divisions et pugilats claniques.

Tout ce mouvement de solidarité est humainement louable et digne d’admiration, mais, comme dit le dicton, « vaut mieux prévenir que guérir ». La proposition d'universitaires de renom de construire nos maisons selon des normes parasismiques et adaptées à l'environnement devrait être retenue par l’État et les ONG. Les scientifiques évoquent cette impérieuse nécessité depuis le violent tremblement de terre de 2010. Mais très peu a été malheureusement fait. C'est pourtant un impératif catégorique de protéger nos populations et de relancer l'économie, comme l'a écrit avec justesse le professeur Samuel Pierre de « Grahn », une organisation mondiale de vigie citoyenne.

Tirant leçon de 2010, l'actuel gouvernement refuse l'installation de tentes dans les lieux publics. Une initiative qui mérite d’être saluée dans la mesure où elle évitera l'érection de « villes de tentes » crasseuses et insalubres, qui exposent les plus vulnérables à toutes sortes de dangers. Sanitaire sans nul doute en raison du manque d’hygiène et de la promiscuité, mais aussi sécuritaire, car les cas de viols de mineurs et de prostitutions de jeunes filles sont souvent monnaie courante.

Roody Edmé

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