L’année 2024 s’achève sur une constatation flagrante.
La nullité et l’incompétence de la gouvernance haïtienne au cours de ces dernières décennies.
Une masse de tiques sur le corps de la nation qui la bouffent, et qui la dévorent. Une incompétence crasseuse, une veulerie vis-à-vis de l’étranger et plus particulièrement de la CARICOM qui a abouti à une absurdité qui se transforme, pire, en summum de la corruption au plus haut sommet de l’État. Un prétendu exécutif à neuf têtes, inspiré aussi des élucubrations d’une opposition obsédée par une transition qui ne serait qu’un espace pour que le vol se pratique, loin de la sanction électorale, à une échelle jamais connue en Haïti.
Nous allons nous réveiller le 1er janvier 2025 comme dans ces films de western dans le temps où des troupes de hors-la-loi campent dans une ville et la rançonnent. Des millions et des millions de gourdes envolées, engrangées par une nuée de délinquants alors que la population est aux abois. Entre les balles des bandits, la faim et la criminelle et active indifférence des étrangers.
Nullité et incompétence de toute une classe politique, partie visible de l’iceberg, qui s’expliquent par notre manière de comprendre la politique, notre conception nauséabonde du pouvoir.
Délinquance, kleptomanie, mépris des êtres humains, mépris de ce sol le tout vernis à la sauce des grands discours patriotiques avec ces références névrotiques au passé.
Dès que dans une famille quelqu’un accède à une position de pouvoir, on ne s’attend pas à ce qu’il change quoi que ce soit dans la nature de l’État, dans la nature des rapports entre les individus, entre les individus et cette terre. On n’attend de lui qu’une chose. Qu’il s’enrichisse et qu’il fasse profiter de sa position à ses proches et a ses amis.
La société haïtienne dans son ensemble était au courant de ces monstruosités que sont la plupart de nos hommes politiques. On les a courtisés, on les a votés, on a fait devant eux courbettes et génuflexion, on a consenti à toutes les corruptions pour que, de leur table de prédateurs, ils nous jettent des os.
Notre frilosité, notre peur de l’engagement, notre domestication par l’étranger nous a conduits à ce désastre que l’on vit actuellement.
On va commencer donc l’année la tête dans la boue, car avec cette classe politique qui crétinise depuis des décennies, on ne peut continuer qu’à patauger dans cette boue.
Il faut des élections libres et honnêtes pour chasser ces hommes et ces femmes qui nous ont construit cet enfer.
Mais, ils savent qu’ils n’ont aucune chance dans le cadre d’une élection libre et démocratique. Le peuple a trop vu, a trop souffert.
Ils seront obligés de s’entendre avec les gangs, avec l’étranger, avec ce que ce pays à de glauque, de pourris et d’affamés pour organiser des élections une fois de plus truquées qui pourront leur permettre de continuer à ripailler sur le dos de la nation.
Le problème est donc posé. Comment se débarrasser de cette engeance pour avoir des élections afin de renouveler complètement le personnel politique ?
Encore qu’on ne prétend pas que des élections libres et honnêtes permettront de changer du premier coup la donne. Car, la pourriture est ancrée même dans la nouvelle génération. Mais, ce sera un point de départ. Une lutte ouverte avec comme objectif le nettoyage de nos écuries.
Des écuries qui méritent d’être totalement nettoyées et désinfectées.
Car, il faut mettre fin aux impostures.
Gary Victor