Le mystère de la Maison-Blanche : de Trump à Bidenqu’est-ce qui a changé ?

Donald Trump n’est plus président, mais la politique étrangère américaine a-t-elle vraiment changé ? Les alliés européens de Washington s’interrogent sur les intentions véritables de l’Administration américaine vis-à-vis du Pacteatlantique.

Depuis les années Trump, et même sous le régime de Barak Obama, la politique étrangère américaine a semblé osciller entre un isolationnisme pur et dur et un intérêt manifeste pour la région indo-pacifique. Tout ceci, au détriment de la sacro-sainte alliance européenne qui a servi de toile de fond aux relations internationales depuis plus de soixante-douze ans.

L’ancien président Donald Trump n’avait jamais cessé de se plaindre du fait que l’Amérique absorbait 80% des dépenses pour la défense militaire du « vieux » continent. Il ne ratait pas une occasion de rappeler qu’un effort devrait être fait par ces nations qui « parasitent » le parapluie nucléaire américain.

Une manière brutale de traiter ses alliés outre-Atlantique qui espéraient qu’un changement de locataire à la Maison Blanche provoquerait un retour de Washington à ses « anciens amours ».

Le « Victory program » mis en place par les États-Unis et qui a fourni aux Européens les armes pour lutter contre les folies hégémoniques nazies ; le glorieux débarquement des GI’ s en Normandie ; les défilés triomphants de l’armée américaine accueillie en libératrice sous les Champs –Élysées sont autant d’images qui semblent aujourd’hui relever d’un romantisme lointain.

La victoire de Barak Obama, plus populaire en Europe que dans son propre pays,n’avait pas effacé sur ses huit ans de mandat, le sentiment d’abandon qui mine le moral des Européens. Et lorsque Donald Trump vint il y a quatre ans, ce fut le coup de grâce qui fit fondre les « neiges d’antan ». Une certaine brutalité prit place dans les relations entre des amis de vieille date liés par un pacte de défense qui maintient jusqu’ici une Europe prospère, sûre, et stable depuis un certain plan Marshall.

Il se trouve que le président Joe Biden surprend alliés et adversaires en suivant sans trop de nuance les chemins tracés par son prédécesseur dont la guerre commerciale avec la Chine, ou encore le croisement dangereux des forces navales des deux pays en Mer de Chine. Pékin entreprend des manœuvres militaires simulant une attaque sur l’île de Taïwan qui inquiète Washington qui n’a de cesse de montrer ses muscles dans une région de tous les dangers.

Sur le sentier européen, Washington vient de rafler à la France un contrat qui fait mal dans l’Hexagone. Suite à une nouvelle alliance conclue entre Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, Canberra a décidé d’acheter des sous-marins nucléaires américains en lieu et place de sous-marins conventionnels français.

Une perte sèche de 56 milliards de dollars qui était considérée par la France comme le marché du siècle.

Ce brusque changement de fournisseur a choqué tout le continent européen qui voit dans cette action une « trahison » de l’allié américain. Pour certains observateurs, l’alliance inédite :États-Unis, Autriche, et le Royaume-Uni est un « bébé » fait dans le dos de la fidèle Europe.

Quoi qu’il en soit, les voies de Washington demeurent impénétrables et l’on se demande après le retrait assez calamiteux d’Afghanistan et ce désaccord sur cette rafle de marché avec les Européens comment le nouveau locataire de la Maison-Blanche va panser ces plaies qui saignent sur le vieux continent et qui sont autant de blessures infligées à de très vieilles relations. Quant à Pékin, ce partenariat « historique » supposé contenir ses velléités expansionnistes n’a pas manquéde provoquer son ire.

Roody Edmé

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