Et si Arthur Ashe pouvait inspirer Haïti ?

Des thèmes comme le sport, la jeunesse et l'éducation, le service et la citoyenneté, la santé et le bien-être sont indispensables dans la formulation des prochaines réflexions, suivis des actions, qui devraient sortir le pays, en particulier les jeunes en Haïti dans la crise actuelle de violence et de désespoir. Ils sont pratiquement les ingrédients utilisés dans la recette du célèbre sportif afro-américain, Arthur Ashe, qui continue encore d’inspirer des générations de par son talent et ses engagements envers l'éducation et l'intégration des jeunes issus des milieux défavorisés dans les grandes cités américaines.

Depuis plusieurs années, la date du 6 avril est dédiée à la Journée mondiale du sport pour le développement et la paix. N’est-ce pas une thématique combien si importante dans la vie du peuple haïtien, en ces temps de violence et d'insécurité, qui empêchent de penser et de planifier le développement dans le pays.

Dans l'impossibilité de célébrer ou de commémorer une telle journée internationale dans les différentes villes haïtiennes, le devoir de dépassement nous oblige à rechercher les possibles pistes de réflexions ou des interventions susceptibles de favoriser des débats sur la véritable place du sport en tant que vecteur pouvant contribuer au développement et à la promotion de la paix en Haïti.

De nombreux acteurs haïtiens ont déjà tenté ou contribué, ou se sont même sacrifié dans la matérialisation d’une telle vision, pour rapprocher le sport du développement, dans des zones difficiles ou impossibles d'accès, comme ce fut le cas dans la commune de Cité Soleil, avec les initiatives de la Fondation l'Athlétique d'Haïti (FLADH) de Robert (Bobby) Duval, parmi d’autres acteurs peu connus.

De la prévention des violences, des crimes, des poursuites judiciaires, comme des maladies, du travail et des activités tournées vers la protection de l’environnement, la promotion des droits des femmes comme les droits des jeunes, des regards tournés sur le monde actuel et l’avenir, par l'éducation sportive et la culture du développement (durable) méritent une place importante dans les grandes campagnes de sensibilisation et des manifestations socioculturelles qui devraient être au menu des prochaines campagnes électorales et dans les actions des organisations communautaires de façon active et pratique.  

Dans un souci de renforcement de l’existant, animé par un esprit d’ouverture pour pouvoir croiser les expériences d’ici et d’ailleurs, les contributions de l’un des plus célèbres athlètes afro-américains, Arthur Ashe, pour la promotion d’une éducation pour le développement et la paix représentent une mine d’informations et de savoirs pratiques pour accompagner les jeunes en Haïti de nos jours.

L'athlète nous inspire et nous invite à accompagner les jeunes, à travers les actions circonscrites dans la publication titrée : Arthur Ashe Learning Center (AALC).

Des sous-thèmes comme : confidence, préparation, stratégies et fair-play, en dehors de santé, bien-être, jeunesse et éducation, service et citoyenneté, parmi tant d’autres, trouvent une place importante dans l’enseignement des connaissances théoriques et des compétences pratiques indispensables pour reconstruire le citoyen haïtien.

Des ces expériences pratiquées dans les ghettos aux États-Unis, dans les années 70 et 90, particulièrement à travers la méthode d’Arthur Ashe, cet athlète et ancien ambassadeur itinérant de la cause des Noirs dans le monde, il parait à la fois réaliste, pragmatique et même audacieux de les adapter dans certains des environnements hostiles, dominés par la violence et les jeunes en Haïti. 

Dans l'objectif, non pas de commémorer la Journée mondiale du sport pour le développement et la paix en Haïti, cette paix qui est politiquement minée autant par l'importation des armes et munitions que par l'exportation massive des jeunes et des familles, l'utilisation de l'approche pédagogique du programme éducatif d'Arthur Ashe, pourrait servir de levier pour les jeunes Haïtiens, dans le renouveau tant souhaité. 

D'ici le 10 septembre 2022, cela fera bientôt 30 ans depuis la participation, suivie de l'arrestation par la police d'Arthur Ashe lors d'une manifestation, devant la Maison Blanche, des Haïtiens qui revendiquaient, pendant l'embargo, la fin des mauvais traitements et de la déportation des migrants haïtiens aux États-Unis ?  N'est-ce pas un enseignement politique de plus, pour l'engagement en dehors du sport ! 

Dominique Domerçant

 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES