HAÏTI / SANTÉ

L’Hôpital général réactive ses services

Quelques semaines après la levée de grèves des syndicats de l’HUEH, la situation du plus grand centre hospitalier du pays, longtemps resté à l'agonie, semble bénéficier d’ une bouffée d’oxygène. Même si des problèmes, qui ne datent pas d’aujourd’hui et qui ont été exacerbés par les semaines d’arrêt de travail, persistent, une petite lueur semble apparaître au bout du tunnel avec une reprise timide des services constatée.

Il est 11 heures du matin. Nous sommes au local de l’Hôpital général  pour une visite des lieux après l’annonce de la levée de la grève le jeudi 31 mars dernier. Une grève qui avait été entamée on se le rappelle  un mois de cela  par le syndicat de l’HUEH qui exigeait de meilleures conditions de travail, mais aussi dénonçait  des problèmes d’ordre structurel qui sont à l’origine de l’état de délabrement du centre hospitalier.  

Pendant qu’on patientait, attendant l’arrivée d’un responsable pour un entretien avec le National, nous avons constaté  plusieurs malades en train de défiler  aux urgences. Certains membres du petit personnel faisaient le ménage à l’intérieur des salles qui quelques jours avant ressemblaient à une décharge.

La vie semble reprendre timidement et confirmer l'entente qui aurait été retrouvée  entre les responsables du MSPP et les anciens grévistes, même si cet accord éventuel  paraît suspect aux yeux de certaines personnes qui  se retrouvaient massées sur la cour de l’hôpital et qui nous donnaient leur impression de la situation sous le couvert de l’anonymat.

Entre-temps, le projet de reconstruction de l’HUEH financé par les États haïtien, français et américain, dont l’objectif était d’améliorer la capacité d’accueil et d’admission pour un meilleur service, continue de patiner.

L’hôpital fait donc face à d’énormes difficultés et d’une importante déficience en ressources humaines. Les infirmières/ers ne sont pas suffisants (es) au chevet des malades pour une prise en charge optimale.  Selon les statistiques, un tiers environ des naissances ont lieu dans un centre hospitalier. Quel encouragement donne l’État aux femmes pour se rendre aux consultations prénatales et pour accoucher en milieu médicalisé quand même l’espace n’est pas propre ou bien équipé? Il revient aux autorités sanitaires de proposer et de faire respecter la prise en charge des malades dans les hôpitaux publics notamment.

En fin de compte, les activités ont rebondi avec un afflux de malades, mais  toujours avec le manque de moyens.  On sent l’impact du mouvement de grève qui a duré près d’un mois, mais qui a fait tache d’huile au niveau de tous les services de l’hôpital.

 Espérons que cette reprise n’est pas pour une courte durée et que la situation pourra continuer à évoluer dans le bon sens, car c’est le seul centre accessible aux gens  de la masse et des petites bourses.

Gerard H. Resil     

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