Élections américaines : la fracture !

Joe Biden se rapproche laborieusement de la Maison-Blanche. Les élections ne se sont pas déroulées comme le prévoyaient les instituts de sondage. Le président Trump a semblé filer, de manière inexorable, vers la victoire dans la nuit de mercredi à jeudi. Tout un scénario qui a fait remonter dans les mémoires, la surprise du vote pro-Trump de 2016 en défaveur de la candidate démocrate Hillary Clinton. Le président américain aime les surprises et adore défaire les pronostics. C’est sa manière bien spéciale de faire un pied de nez aux élites américaines, et de proclamer le triomphe du nouvel isolationnisme américain que les quatorze points du président Wilson avaient tenté de mettre en sourdine au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Joe Biden se rapproche laborieusement de la Maison-Blanche. Les élections ne se sont pas déroulées comme le prévoyaient les instituts de sondage. Le président Trump a semblé filer, de manière inexorable, vers la victoire dans la nuit de mercredi à jeudi.

Tout un scénario qui a fait remonter dans les mémoires, la surprise du vote pro-Trump de 2016 en défaveur de la candidate démocrate Hillary Clinton. Le président américain aime les surprises et adore défaire les pronostics. C’est sa manière bien spéciale de faire un pied de nez aux élites américaines, et de proclamer le triomphe du nouvel isolationnisme américain que les quatorze points du président Wilson avaient tenté de mettre en sourdine au lendemain de la Première Guerre mondiale.

Les élections américaines ne se déroulent pas comme un long fleuve tranquille, comme on était en droit de s’y attendre dans un pays de longue tradition démocratique. Quelque chose a changé en Amérique depuis 2016.

Le locataire de la Maison-Blanche est un homme redoutable. Un outsider du gotha politique de Washington. Comme un bélier, il a enfoncé les portes des institutions traditionnelles américaines et a introduit une nouvelle logique, celle du pire. Il a installé un nouveau discours nationaliste et dominateur qui séduit non plus seulement un noyau dur de partisans, mais des millions d’Américains jusqu’ici « honteux », de manifester ouvertement leur sympathie pour ce président atypique.

Le vote massif qu’il a reçu et qui lui permet de s’affirmer comme le leader incontestable d’une certaine Amérique fascine et inquiète les observateurs. Comment un homme politique aux manières brutes et imprévisibles, souvent dépeint comme « misogyne », qui ne croit nullement dans le réchauffement climatique, et traite par-dessus la jambe les alliés les plus fidèles des États-Unis, ait pu rafler autant de voix ?

Il faut croire que son discours archi conservateur est encore soluble dans une Amérique encore hantée par les vieux démons du racisme et de la ségrégation. Si Biden devient président, il devra panser les plaies béantes d’une Amérique écartelée entre une droite dure et iconoclaste et une aile progressiste qui rêve d’une Amérique puissante, mais plus empathique.

Les prises de position du candidat démocrate lors de la fameuse nuit électorale sont surtout un appel à l’apaisement et au rassemblement de tous les Américains. Le très conservateur Mitch Mc Connel, homme fort du camp républicain, qui se fait appeler « la faucheuse », a lancé un appel au calme quel que soit le candidat élu.

Mais les intentions de Donald Trump sont claires : il s’agit de lancer la présidence Biden sur une planche savonneuse. Le président populiste de la plus grande puissance du monde ne sortira pas facilement du palais. Un appel au peuple peut faire basculer les États-Unis dans des grandes incertitudes et le monde entier dans son calamiteux sillage. Jusqu’où peut aller un homme politique américain dans ses déclarations et actions, il paraît qu’il n’existe aucune contrainte à la « liberté d’expression ».

Le président Trump a montré qu’il n’avait pas de limites…et déjà ses partisans ont assiégé des bureaux de comptage de votes. Et au moment d’écrire cet éditorial, on craignait encore dans certaines villes, de violents dérapages. Il existe de véritables arsenaux entreposés un peu partout dans le pays, et des milices prêtes à en découdre. Et pour la première fois, depuis la Guerre de Sécession, et les émeutes des années 60, la puissante Amérique connaît les frissons d’une république « bananière ».

Les prochains jours sont bourrés d’incertitudes, l’année 2020 marquera définitivement, d’une pierre blanche, l’histoire de notre planète.

Roody Edmé

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