Fatal destin ?

La conjoncture est lourde de menaces. Et les tensions augmentent à chaque fois qu’approche une date commémorative de notre histoire de peuple. Depuis l’année 2004, les Haïtiens ne peuvent plus se réunir dans le recueillement ou le patriotisme, autour d’aucun de ces évènements de notre calendrier historique, que cela soit le 18 mai, le 18 novembre ou le 17 octobre. Ce sont toujours l’occasion d’annonces fulgurantes de marches ou de contre marches, quand il ne s’agit pas tout simplement de proclamations bellicistes ou chroniques annoncées de bain de sang.

La conjoncture est lourde de menaces. Et les tensions augmentent à chaque fois qu’approche une date commémorative de notre histoire de peuple. Depuis l’année 2004, les Haïtiens ne peuvent plus se réunir dans le recueillement ou le patriotisme, autour d’aucun de ces évènements de notre calendrier historique, que cela soit le 18 mai, le 18 novembre ou le 17 octobre. Ce sont toujours l’occasion d’annonces fulgurantes de marches ou de contre marches, quand il ne s’agit pas tout simplement de proclamations bellicistes ou chroniques annoncées de bain de sang.

Quand donc prendrons-nous la résolution de changer la donne ? Il est une vérité de Lapalisse que ce pays ne peut plus continuer dans des formes de gouvernance archaïque, ou autres sortes d’infantilismes criminels de la part de dirigeants politiques au sein de l’appareil d’État ou ailleurs. Haïti fait face à une sérieuse crise existentielle, qui demande que l’on rebatte les cartes économiques et sociales, et surtout que l’on adopte un changement dans les mentalités. Il est venu le temps de fédérer les initiatives patriotiques et éthiques pour obtenir la masse critique porteuse de changements, dans le sens des intérêts stratégiques du peuple haïtien.

Le Gouvernement est tenté de s’enfermer dans une vision auto centrée du pouvoir, avec de temps une mentalité de troupe assiégée, décidée à tout entreprendre pour briser le cercle des revendications plus que légitimes qui fusent de partout. Cependant s’enfermer dans une sorte de tour de tour de Babel est un exercice de haute voltige, et une vision casse-cou qui ne peut que nuire à long terme l’ensemble de la communauté. Vouloir avancer envers et contre tout, comme électrisé par une mission qui relève d’un nouveau mysticisme politique, a déjà provoqué trop de dégâts dans notre vie de peuple.

Les forces combinées de l’opposition doivent de leur côté mieux structurer leur combat et proposer des alternatives et des politiques publiques mobilisatrices et qui donnent de l’espérance. Les éruptions saisonnières et violentes dans nos rues délabrées ne laissent qu’à la fin de la journée que d’amers goûts de cendre. Les polémiques sans grandeur entre chefs de partis qui font les choux gras dans la presse populaire ruinent la crédibilité des uns et des autres.

La très respectée Odette Roy Fombrun a pointé du doigt ce qui cause notre mal être : « Tous les jours, il est question de kraze brize, de brûler des biens publics et privés, même des écoles et des centres universitaires, de nouvelles victimes ou groupes de victimes comme ceux des drames de La Saline et de St Louis du Nord…des élections et meetings politiques sont-ils possibles au milieu de cette débâcle ? ».

Madame Fombrun appelle les citoyens de tous secteurs qu’ils soient de l’opposition ou du gouvernement à prendre conscience que la tentation totalitaire n’est que destruction mutuelle assurée.

Puis elle en est venue dans le cadre de sa déclaration qui sonne comme un douloureux testament à évoquer la nécessité de sacrifices personnels et de concessions patriotiques ; ce qui généralement tombe dans des oreilles de sourds, tant certaines élites politiques et économiques de ce pays sont attachées à des privilèges mesquins et peu durables.

Il faut donc arrêter avec la pathétique danse autour d’un volcan.

Roody Edmé

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