Demain, les enfants iront-ils à l’école ?

Depuis toujours l’éducation est au cœur de toutes les grandes mutations et transformations sociales. Devant les nouvelles recommandations et exigences des autorités de certains pays touchés par la pandémie du coronavirus (Covid-19), pour contraindre aux familles indistinctement de rester chez elles ou aux personnes déjà en déplacement de rester confiner dans les lieux où elles sont, afin d’éviter la propagation de la maladie, les Haïtiens devront se préparer une fois de plus, non pas sous la menace des armes et des protestations violentes cette fois-ci, à d’autres formes de pays-lock.

Depuis toujours l’éducation est au cœur de toutes les grandes mutations et transformations sociales.

Devant les nouvelles recommandations et exigences des autorités de certains pays touchés par la pandémie du coronavirus (Covid-19), pour contraindre aux familles indistinctement de rester chez elles ou aux personnes déjà en déplacement de rester confiner dans les lieux où elles sont, afin d’éviter la propagation de la maladie, les Haïtiens devront se préparer une fois de plus, non pas sous la menace des armes et des protestations violentes cette fois-ci, à d’autres formes de pays-lock.

De ce choc, il faudra reconnaitre que ce sont surtout les enfants qui n’iront pas surtout à l’école, car bon nombre de parents ne travaillaient pas déjà. Avec tout ce qu’une telle réalité va avoir sur l’économie, l’équilibre mental, et surtout les loisirs, en dehors du développement durable.

Devant la possibilité imminente d’avoir dans les heures, les jours, les semaines et les mois à venir un premier cas confirmé de coronavirus ; derrière l’ensemble de nos pratiques, nos comportements et nos habitudes les plus conservatrices capables d’amplifier assez rapidement la propagation du virus dans l’environnement physique et par la circulation des vies et des biens ; dans l’impossibilité pour le pays de disposer très rapidement des infrastructures sanitaires et les logistiques nécessaires pour répondre aux éventuelles urgences d’une propagation accélérée de l’épidémie dans le pays, car « Diriger c’est prévoir », les acteurs du système éducatif haïtien devraient commencer par anticiper non pas surtout sur un nouveau calendrier pour terminer l’année académique, mais sur les nouvelles stratégies en matière de télé-éducation, pour transformer la programmation d’une partie de nos médias publics et privés en des outils éducatifs accessibles, inclusifs et adaptés aux vrais besoins économiques et enjeux de ce siècle.

Demain, les enfants en Haïti iront-ils à l’école ? Depuis plusieurs années des milliers enfants sont restés dans leurs maisons, d’autres sont occupés dans les fermes ou assignés à des travaux forcés ou domestiques, et des centaines autres qui, visiblement, trainent encore dans les rues ne pouvaient et ne pourront jamais trouver les routes qui mènent à l’école. Quel message ! Dommage !

Désormais, nous devons nous poser les questions suivantes : comment allons-nous continuer à éduquer parallèlement les milliers de familles et les millions d’enfants (les survivants), qui seront contraints de rester à la maison face à une éventuelle infiltration de la pandémie dans l’espace haïtien ? Quelles seront les nouvelles connaissances utiles et compétences pratiques, les comportements responsables et les conseils intelligents à partager dans une nouvelle forme de communication massive tournée vers ces publics-cibles ?

Aux téléphones intelligents, certainement tous les enfants n’auront pas accès, comme l’internet n’était pas encore disponible et accessible pour toutes les bourses et le niveau d’éducation des familles haïtiennes. Ils ne resteront que les médias de masse traditionnels, comme les stations de radios, les stations de télévision et surtout les stations de radio communautaire pour atteindre le plus grand nombre d’auditeurs dans toutes les couches de la population évoluant dans les mornes comme dans les villes.

Demain, les enfants haïtiens et les enfants des familles des ressortissants étrangers iront-ils à l’école ? Certainement pas. Les enfants de certaines familles aisées en Haïti qui ont été à l’étranger avant et après le pays lock de 2019 sont restés confinés chez eux à cause du virus.

Demain, je ne sais quand. Nous risquons tous de nous nous assiéger au pire des cas. Ce, sans me faire passer pour un prophète de malheur. Nous devons juste nous préparer mentalement pour mieux faire face à une nouvelle situation catastrophique, car le monde est en guerre contre le virus. Ce ne seront ni les Américains, les Chinois ou les Russes qui viendront nos aider au départ, sachant qu’ils seront en train de porter également leurs croix !

De toutes les façons, les enfants représenteront toujours l’avenir du pays. C’est maintenant ou jamais de penser aux pires des scénarios et/ou d’anticiper aux multiples options pour répondre habilement et faire face à cette catastrophe humanitaire, en préservant nos enfants comme étant nos biens les plus précieux au présent, et notre patrimoine collectif de demain.

Dominique Domercant
 

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