Diplomatie de la survie !

Dans la nouvelle école haïtienne - qui n’est pas encore- , il faudra enseigner depuis les classes préscolaires, en passant par les études primaires et toutes les études universités en Haïti, des cours obligatoires sur la diplomatie. Pourquoi et comment ? D’entré de jeu, une telle formation ne visera surtout pas à vous offrir des postes dans les ambassades et postes consulaires d’Haïti, établis dans le monde, déjà confrontés à beaucoup de problèmes de toutes sortes. Mais ces nouvelles connaissances et ces compétences pratiques, qui prendraient en compte la culture des négociations, pourraient nous aider à sauver des vies au quotidien.

Dans la nouvelle école haïtienne - qui n’est pas encore- , il faudra enseigner depuis les classes préscolaires, en passant par les études primaires et toutes les études universités en Haïti, des cours obligatoires sur la diplomatie. Pourquoi et comment ?

D’entré de jeu, une telle formation ne visera surtout pas à vous offrir des postes dans les ambassades et postes consulaires d’Haïti, établis dans le monde, déjà confrontés à beaucoup de problèmes de toutes sortes. Mais ces nouvelles connaissances et ces compétences pratiques, qui prendraient en compte la culture des négociations, pourraient nous aider à sauver des vies au quotidien.

Devenant pratiquement des étrangers dans leur propre pays, en ces temps d’insécurité où les bandits viennent de créer un nouvel État dans l’État, les Haïtiens ont besoin d’une meilleure compréhension et la maitrise de la diplomatie qui est, plus que jamais, un atout pour survivre désormais en Haïti, quand nous nous trouvons ou nos proches se retrouvent aux mauvais endroits sur ces territoires où il faut payer les droits de passage pour exister.

Depuis toujours, la vie avait toujours été une perpétuelle négociation, à tous les âges, dans tous les sens et dans tous les domaines d’activités humaines. Les couples négocient leur bien-être avec des sentiments, le sexe où le faire semblant. Les parents négocient avec leurs enfants à travers la reconnaissance en échange de l’assistance. Le professeur négocie avec les élèves dans la salle de classe suivant le paiement de la scolarité. Le patron négocie le salaire avec l’employé suivant le service fourni dans l’espace-temps. Le pouvoir négocie avec la population en échange du vote et de la soumission des lois imposées par le régime politique.

Dans la conjoncture actuelle, il y a urgence pour les familles haïtiennes, issues de la grande majorité de la population civile, d’apprendre à maitriser toutes les techniques possibles relatives à la négociation, à défaut de renverser les rapports de force avec l’agresseur, ce frère patriote venu de loin qui n’a pas su identifier son véritable adversaire ou son véritable ennemi, dans cette conjoncture de misère et de déshumanisation.

Diplomatie de survie, pour rétablir l’équilibre entre la peur et le calme, la crainte des inconnus dans les rues et la trahison des proches aigris, il nous faut inventer cette nouvelle forme de pédagogie du bien-être pour réinventer la vie dans ce pays, à défaut de nous révolter en silence ou de renverser la vapeur à distance.

Diplomate depuis toujours. Diplomate malgré nous. Le peuple haïtien a depuis toujours utilisé le marronnage comme stratégie de repli et de résistance pour se libérer de la colonisation européenne. Durant les occupations étrangères, le marronnage a servi dans les pratiques de négociations politiques avec l’international. Après le 12 janvier 2010, le marronnage a pris de nouvelles formes face aux ONG dans la diplomatie humanitaire. Désormais, en 2020, une nouvelle forme de diplomatie de la survie s’impose dans la vie de la population haïtienne.

Désormais, des milliers de parents da la capitale haïtienne et leurs proches dans la diaspora, doivent apprendre à négocier avec des maladies provoquées par le stress, la peur, l’angoisse et l’anxiété. Les familles inscrites dans la liste des victimes, dont leurs proches se retrouvent sur l’autre partie du territoire, doivent obligatoirement apprendre à négocier avec les ravisseurs qui n’octroient pas toujours un visa de retour à la vie à leurs proches, encore moins à la personne qui apporter les frais de visa pour la vie, suivant la représentation sociale, économique ou symbolique du demandeur de chance.

Des choix imposés pour avoir choisi de vivre paisiblement en Haïti. Des techniques de négociation sont proposées dans les ouvrages et sur internet pourraient aider plus d’un, peut-être la prochaine victime qui va augmenter la liste de ces Haïtiens martyrs, devenus étrangers dans leur propre pays. De la géopolitique de la criminalité à la géographie des zones à éviter en Haïti, il nous faut inventer cette nouvelle forme de pédagogie de la diplomatie de la survie, pour pouvoir bénéficier du droit d’habiter Haïti.

Dominique Domerçant

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