Pour les débats sur la famille en Haïti !

Dans le nouveau contexte actuel de crise sécuritaire, les familles passent plus de temps à la maison. Cela dit, c'est une nouvelle forme de dynamique des relations familiales qui se renouvelle pour le meilleur et pour le pire. 

Depuis plusieurs années, ceci dans plusieurs pays dans le monde, la date du 15 mai coïncide avec la Journée internationale de la famille.

                

Dommage que le pays n'a pas encore fait le deuil des enfants qui viennent de mourir sous les balles des gangs en guerre entre eux. 

 

Dommage qu'on refuse de comprendre que les chefs de guerre des quartiers de non-droit sont des victimes à la fois de la société dans sa globalité, mais surtout des victimes de leurs familles originelles et de leurs parents respectifs. 

 

Difficile de demander aux enfants des rues, aux bandits et aux criminels d'offrir des fleurs aux passants, quand pendant toute leur vie, ces derniers n'avaient jamais reçu que la honte, la déception, l'indifférence, la violence, la méchanceté, la déshumanisation. Alors, autant comprendre ou conclure qu'on ne peut pas donner ce qu'on n’a pas ! 

 

Duel dans de nombreux foyers avec des dégâts insurmontables en raison de l'absence d'une culture de l'intelligence émotionnelle dictée par les écoles et les médias du pays. 

 

De la crise sanitaire à la crise socioéconomique qui ravageait déjà le pays, en dehors de l'animosité qui régnait entre les acteurs politiques, les parents ne savent à quel saint ou quel lwa se tourner pour trouver des réponses à leurs problèmes au quotidien et en cascade. Quelle institution publique va accompagner et/ou assister les familles en Haïti ?

 

De la crise familiale qui était pratiquement à la base de beaucoup des maux dans ce pays, arrivent d'autres crises pour composer le nouveau cocktail du chaos social en Haïti. 

 

Depuis toujours les familles figuraient parmi les plus importantes institutions au sein de nos sociétés. 

 

Des institutions comme les ministères des Affaires sociales et du Travail; à la Condition féminine et aux Droits des femmes, comme l'Institut du bien-être social, devraient déjà commencer par créer des cellules de réflexion pour penser les problèmes et les nouveaux défis qui vont redéfinir la carte des relations interpersonnelles,  familiales et institutionnelles. Qu'est-ce qui va changer dans le monde et en Haïti dans les relations familiales avec ou après la crise sécuritaire ? Comment cette crise va-t-elle affecter les relations entre les parents et leurs enfants parmi les survivants ?

 

Des psychologues, des sociologues et des anthropologues sont invités à jouer leurs partitions dans ce nouveau concert. 

 

Des familles vont certainement diviser avec cette crise. Des enfants vont finir par fuir la maison avec ce modèle de confinement masqué ou prolongé dans l'espace-temps. Comment établir des limites et des frontières dans les jeux d'intérêts imposés par cette conjoncture. 

 

Démocratisons les débats sur la famille haïtienne, sur les familles en Haïti pendant qu'il est encore temps. Demain sera trop tard, car après la crise, les familles vont devoir faire face à de nouvelles crises encore plus graves. Des élites doivent venir le signal. L'exemple doit venir d'en haut. À nous d'éviter au pays d'autres chaos. La famille est notre dernière ligne de défense pour assurer la relève et préparer les générations futures. 

 

Dominique Domerçant

 

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