Haïti : entre santé, société et politique  !

Dans l’Haïti de l’après-Jovenel Moïse, ils sont nombreux les problèmes qui finissent par confirmer les limites du dernier président élu de la République, dont le premier anniversaire de son assassinat arrive bientôt. Le pays est malade et, ce, gravement. L’intelligence collective des couches saines de la population est pratiquement dans le coma. Et la politique ne peut pas véritablement remplir ses missions sans l’apport des institutions saines et solides.

Difficile de chercher des solutions dans une société qui refuse de comprendre que le mal national réside bel et bien dans le gène historique de l’État. Il faut aller à la base pour identifier les repères de notre douleur. Il faut se tourner vers les racines qui continuent de s’alimenter dans cette source autodestructrice pour pouvoir limiter la propagation dans le reste du corps social.

Dans cette atmosphère de violence, de stress, de peur, d’angoisse et de désarroi imposée depuis plus d’un an à la population haïtienne, il faudra compter, dans les années à venir, un  nombre important de nouvelles victimes, de malades et des personnes défaillantes mentalement et psychologiquement. 

Des institutions silencieuses et affaiblies, impuissantes ou complices se recherchent dans une société confuse entre les rôles et les tâches, les missions et les fonctions, les directions et les sanctions. Ici, personne ne veut perdre la face. Sauf ceux et celles qui ont déjà payé le prix de leur vie, sans jamais sortir de l’impasse des quartiers de non-droit.

Droit devant, nous avançons dans une nouvelle ère politique des plus chimériques. Pourtant, le pays n’est mêmepas en guerre. Sauf avec lui-même.  Sous le regard indifférent de la première puissance des Amériques, Haïti subit son déchirement interne et le revers de sa grandeur révolutionnaire et humaniste.  

Dans ce pays profondément malade, il nous faut trouver dans les réserves de la société, un nouveau leadership politique capable de diagnostiquer véritablement le mal national et proposer les remèdes qu’il faut, pendant qu’il est encore temps. Sans quoi, Haïti finira par devenir un vulgaire souvenir dans la liste des nations mort-nées. À quand le réveil del’intelligence nationale pour pouvoir reconstruire les bases citoyennes de cette nation sacrée ?

Dominique Domerçant   

 

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