Quel message rassurer et responsabiliser les fonctionnaires publics en Haïti 2022 ?

Depuis l’année 2003, l’Assemblée générale des Nations unies a fait choix, dans une résolution de la date du 23 juin,de commémorerla Journée mondiale de la fonction publique. La République d’Haïti en tant qu’État membre, s’est ainsi lancée dans cette nouvelle dynamique à travers de nombreuses activités régulières et renouvelées, et des discours renforcés et réchauffés, en vue d’évaluer et de renforcer ses politiques publiques, pour un meilleur fonctionnement de nos institutions et le développement social et économique au profit de la population.

Dans cette perspective, le thème de l’année 2022 a été choisi autour de la thématique centrale 2022 du Forum politique de haut niveau (FPHN) des Nations unies, principal organe chargé d’examiner la mise en œuvre du programme de développement durable 2030, pour aboutir au rôle des institutions publiques et des fonctionnaires dans la reconstruction après le Covid-19, pour tenter de respecter l’échéance de 2030.

Dans cette démarche, l’événement se concentrera, selon les responsables de l’ONU, sur l’un des objectifs qui seront examinés lors du Forum de haut niveau de 2022: l’objectif 17 – Partenariats pour les objectifs -, qui vise à « renforcer les moyens de mise en œuvre et à revitaliser le partenariat mondial pour le développement durable ».

Dans le cas d’Haïti en particulier, si la crise sanitaire de Covid-19 a été moins violentedans le pays, les nombreuses autres crises sociopolitiques et sécuritaires en cascade, en dehors des autres crises environnementales majeureset des catastrophes naturelles, ne permettront pas au pays de se rattraper, pour répondre aux atteintes des ODD.

Dans l’état actuel du fonctionnement des institutions publiques en particulier, rares sont celles qui peuvent véritablement assurer pleinement les services , assumer véritablement leurs fonctions ou pour rassurer la population.

Devant ce sombre tableau qui présente une capitale avec des régions morcelées, des institutions régaliennes prises en otages, des familles traumatiséesau quotidien, des personnes de tout âge enlevées contre rançon, violées ou tuées,et des populations déplacées. Nombreux sont les hommes et les femmes ou leurs enfants et parents qui augmentent tristement la liste des victimes, des fonctionnaires de l’administration publique haïtienne.

Découragés, certains fonctionnaires de l’administration publique haïtienne finissent au fil des semaines et des mois par démissionner, tandis que d’autres changent de statut par l’abandon de postes, tellement la peur, le stress, l’angoisse, la dépression, les maladies qui en découlent de ces malaises et le burnout s’imposent dans leur quotidien.

Déjà plus de quatre ans depuis l’organisation les 22 et 23 mars 2018 du Forum international sur la réforme de l’État, à Port-au-Prince. Pratiquement rien ne laissait décrypter une détérioration significative des conditions de vie de la population, et un délabrement aussi accru des institutions publiques du pays.

Des objectifs visaient, dans le cadre de ces assises coordonnées par le docteur Josué Pierre-Louis, à l’époque, qui faisait office de coordonnateur général de l’Office de managementet des ressources humaines (OMRH), à contribuer à la consolidation des initiatives de renforcement de la gouvernance et des capacités institutionnelles du pays.   

De la thématique proposée autour de la modernisation de l’administration publique - piste crédible pour une Haïti émergente, en passant par la détérioration accélérée de la situation socioéconomique, sécuritaire et environnementale critique et complexe dans le pays-, quels sont les actifs sur lesquels le personnel de l’administration publique devrait miser pour continuer à s’engager dans la bonne marche de nos institutions ?  Quel message de la part des plus hautes autorités du pays pour rassurer et responsabiliser l’ensemble du personnel de la fonction publique ?

Dominique Domerçant

 

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