Vive les vacances !

Si les jeunes attendent avec impatience l’arrivée des vacances, pour les parents débute une attente anxieuse liée à l’obligation de se trouver des moyens leur permettant d’honorer des frais scolaires qui, pour les écoles privées, ont augmenté de manière significative alors que les salaires n’ont pas bougé. Au contraire ! Avec l’effet de l’inflation qui tient ferme la barre, le pouvoir d’achat de la frange de la population qui travaille a considérablement diminué.

Il existerait, nous a-t-on fait savoir, une loi devant réglementer la question des frais scolaires. On ne sait par quel tour de passe-passe, cette manifestation de bonne volonté de l’État a fait long feu.

Les responsables des établissements scolaires attachent le document établissant les nouveaux frais scolaires au carnet de fin d’année. Si bien que, pour un parent, la joie qu’il ressent à la réussite de son enfant se dissipe vite à la pensée des acrobaties à faire pour ne pas rater la prochaine rentrée scolaire.

Pendant ce temps, les politiques s’empêtrent dans leurs jeux égoïstes de pouvoir pour la jouissance de privilèges qui mettent la nation à genoux. Ils n’ont aucune sensibilité sociale pour comprendre que la situation économique se détériore. Alors que tous les efforts devraient être déployés pour promouvoir les affaires en Haïti, on en est à des gesticulations, des actes absurdes qui ne font que faire peur aux investisseurs, poussant ces derniers vers des lieux plus stables, plus… modernes.

L’autre turbulence que les parents doivent affronter et qui est liée aussi à l’inefficience de l’État, son mépris du quotidien de la population et surtout des jeunes, est la pauvreté pour ne pas dire l’inexistence de programmes et d’infrastructures permettant aux jeunes de s’épanouir dans des domaines qui leur plaisent. Les quartiers n’ont pas de terrain de jeu. Les bibliothèques sont rares et celles qui fonctionnent sont mal pourvues en livres et matériels didactiques. Les médias ont très peu d’offres pour enfants et adolescents sinon des programmes importés.

On vit de slogans chez nous. On répète que la jeunesse est l’avenir du pays. En constatant le comportement et les déclarations de beaucoup d’hommes politiques, leurs décisions parfois sidérantes qui démontrent à la fois mépris des autres et ignorance, beaucoup de jeunes peuvent ne pas se voir dans un lendemain produit par ceux qui nous dirigent. Il est vrai que beaucoup de pitreries obscurcissent l’avenir de notre pays. Mais les parents rêvent du meilleur pour leur progéniture. Les jeunes questionnent très tôt leur avenir.

On a enfermé des générations dans une manière de comprendre le pays comme un lieu clos, avec comme références uniquement nous-mêmes.

Mais grâce aux technologies modernes, nos jeunes peuvent maintenant voir autre chose, se comparer aux autres jeunes dans d’autres pays, comprendre comment les autres vivent ailleurs, comprendre qu’un État a pour obligation de servir ses citoyens. Ces jeunes peuvent (doivent) ainsi avoir la velléité, et c’est ce que craignent les gardiens de l’ignorance, de raser la tonnelle sous laquelle se complaît une grande partie de nos élites.

Ce serait une chose qui ferait plaisir certainement à nos fondateurs.

 

La Rédaction

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