Continuons à compter nos morts

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La machine infernale de l'insécurité continue d'endeuiller les familles haïtiennes sous le regard impuissant ou complice de ceux qui sont censés appeler à nous protéger. La capitale haïtienne est devenue un grand cimetière où les morts par balle sont recensés au quotidien. La ville est livrée aux tueurs qui ne sont jamais inquiétés après avoir commis leurs forfaits. Face à cette situation qui devrait susciter le ras-le-bol au sein de la population, il est malheureux de constater que c'est l'indifférence qui devient la marque fabrique de la société d'aujourd'hui. Toutes ces morts brutales n'ont indigné personne. Chacun pour soi, Dieu pour tous ! On ne se soucie guère du sort d'autrui alors que dans la liste des assassinés on retrouve des membres de toutes les couches sociales.

La machine infernale de l'insécurité continue d'endeuiller les familles haïtiennes sous le regard impuissant ou complice de ceux qui sont censés appeler à nous protéger. La capitale haïtienne est devenue un grand cimetière où les morts par balle sont recensés au quotidien. La ville est livrée aux tueurs qui ne sont jamais inquiétés après avoir commis leurs forfaits. Face à cette situation qui devrait susciter le ras-le-bol au sein de la population, il est malheureux de constater que c'est l'indifférence qui devient la marque fabrique de la société d'aujourd'hui. Toutes ces morts brutales n'ont indigné personne. Chacun pour soi, Dieu pour tous ! On ne se soucie guère du sort d'autrui alors que dans la liste des assassinés on retrouve des membres de toutes les couches sociales.

Et la liste est très longue. Grégory Saint-Hilaire, ce jeune étudiant plein de fougue a rejoint cette liste de sacrifiés de la République. Pour rallonger encore la liste, un inspecteur de police a été lâchement abattu, ce mardi 6 octobre, à Martissant. Au lieu de nous mettre ensemble pour freiner cette machine infernale qui nous endeuille à longueur de journée, nous préférons compter nos morts, en remettant tout à Dieu.

Avec tous ces cas d'assassinats, la Direction centrale de la Police judiciaire peut bien ne pas disposer assez de ressources humaines et matérielles pour conduire toutes ces enquêtes. C'est peut-être l'une des raisons que les enquêtes policières se poursuivent toujours en Haïti, y compris celles ayant rapport direct à l'institution policière. Beaucoup de policiers sont tombés sans que justice leur soit rendue. Un ancien directeur de la DCPJ, en la personne de Michael Lucius, a été assassiné en décembre 2019. À ce jour, c'est le calme plat. Personne ne sait où est passée l'enquête.

L'assassinat de Me Monferrier Dorval qui a secoué la société est, un mois plus tard, sur le point d'être jeté aux oubliettes. On n'en parle presque plus. Le rapport de l'enquête préliminaire de la DCPP adressé au parquet pour les suites de droit a été diffusé sans que toutes les personnes suspectées dans le cadre de cet assassinat ne soient arrêtées. Cette bataille pour le triomphe de la justice s'annonce longue. Le Barreau de Port-au-Prince qui a tenu une marche à l'occasion de la reprise des travaux judiciaires le lundi 5 octobre n'entend pourtant pas lâcher prise.

La Conférence internationale des barreaux (CIB) veut se mêler de la partie en adressant une deuxième lettre au président la République lui demandant de faciliter la mise en place d’une commission internationale indépendante associée à l’enquête sur l'assassinat de Me Monferrier Dorval afin d’identifier les auteurs et les commanditaires de cet acte crapuleux. « Ma lettre de 14 septembre n’ayant pas donné lieu à aucune réponse de votre part, je me permets d’insister pour que vous puissiez faire connaitre les dispositions qui ont été prises afin qu’en toute transparence justice soit rendue », a écrit le président de la CIB, Bernad Vatier.

Si la CIB et le Barreau de Port-au-Prince essaient de maintenir en vie le dossier de Me Dorval, d'autres assassinats aussi crapuleux et révoltants que celui du feu bâtonnier sont en passe d’être oubliés. On se rappelle le petit Godson Joseph, ce bébé de 4 mois tombé avec sa mère sous les balles assassines de bandits à Fonds-Parisien. La poétesse Farah Martine Lhérisson et son mari. Norvella Bellamy, cadre de la BRH et sa femme, Fils-Aimé Daphney, assassinés chez eux à Delmas 75. Les cas sont nombreux. À Port-au-Prince ainsi que les villes de province, les bandits violent, volent, kidnappent et tuent. La société haïtienne, retranchée dans un mutisme pesant, se laisse faire dans la plus grande indifférence. En attendant la prochaine victime.


 

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