Quand la pègre nous rit au nez

Bientôt une année depuis l’assassinat crapuleux du présidentJovenel Moise, et la  justice haïtienne est dans une impasse dont elle ne semble pas près  de sortir. La mort soudaine et brutale de l’ancien chef de l’État a été la conséquence tragique d’une succession d’actions violentes enregistrées depuis des années dans le pays et dont les exécuteurs et commanditairesévoluent dans la plus totale obscurité.

Ils ont pu même profiter du laxisme et/ou de la complexité de certains juges. Ici, m’avait confié un ami, la plus grosse entreprise de recyclage est celle des criminels. Ils font un petit tour en prison puis sont libérés  grâce à la puissance de leur clan et le pouvoir de l’argent sale. Ainsi,  le cercle vicieux du crime devient une fatalité. La roue infernale de la violence systémique ne s’arrête jamais. Les auteurs de ces actes répréhensiblesse révèlent plus puissants que ceux placés pour rendre justice, quand ces derniers ne se font pastout bonnement par action ou omission leurs complices. Il devient donc plus facile, en raison de l’impunité, pour de petits poissons de suivre le courant. De nos jours de nombreux jeunes ont rejoint les groupes criminels soit comme informateurs ou exécuteurs de leurs basses œuvres.

Les vedettes de cet « opéra sanglant » dont nous sommes les spectateurs forcés sont les chefs de bandes armées qui exposent sur les réseaux leurs armes de guerre ou leur butin si aisément acquis.

Aussi, notre pays s’enfonce chaque jour dans des formes de criminalité de plus en plus sophistiquées, aidé en cela par une justice en marge et une force de police profondémentdivisée, tiréeà hue et à dia par des groupes d’intérêts riches et puissants. Il nous faut bien sûr reconnaître, le travail de certains policiers honnêtes qui, sont tous les jours en première ligne pour combattre un Léviathan aux multiples tentacules guerriers et financiers. On n’a pas fini de démêler l’écheveau de ceux qui ont donné naissance à ce monstre qui, à chaque heure du jour et de la nuit, réclame son dû de victimes innocentes.

Pour rendre un hommage à l’ancien chef d’État exécuté en une nuit vorace, des cérémonies du souvenir sont programmées par l’actuelle administration. Maistout en ne contestant pas l’intérêt du mémorial qui sera érigé en l’honneur du célèbre disparu, les Haïtiens partisans ou adversaires du présidentJovenel veulent comprendre ce qui s’est réellement passé cette nuit fatale du 6 au 7 juillet.

Une demi-douzaine de juges d’instructionse sont défilés fuyant une enquête lourde de conséquences pour leur sécurité personnelle et celle de leurs familles.Les dossiers des meurtres de Jean Dominique et du bâtonnier Dorval ont peut-être brûlé dans le grand boucan organisé dans la cour du Palais de justice par les hommes armés qui l’occupent désormais. Des bandits faisant « chanter leurs colts » comme dans un mauvais western ont fait prendre la poudre d’escampette à certains magistratsqui en d’autres temps de « vaches grasses » s’étaient probablement montrés complaisants à leur égard.

L’occupation du temple de Thémis par des hors-la-loi est un camouflet à toutes les « démocraties » de la région et un pied de nez aux pouvoirs constitués de notre « République exterminatrice ».

RoodyEdmé

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