Le dialogue doit se poursuivre

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Après une accalmie de quelques jours, l'insécurité a franchi de nouveaux sommets. Tout se passe comme s’il y avait une volonté délibérée d'assombrir les quelques succès enregistrés ces derniers temps par la PNH.

 

Ce regain subit d’insécurité fait craindre le pire et montre que le nouveau leadership de la police sera mis sérieusement à l'épreuve. Et que le nouveau gouvernement accouché par forceps ne connaîtra pas donc de répit.

 

À la veille des fêtes de fin d'année, on annonce une présence accrue et effective des forces de l'ordre dans les rues. La PNH va lancer une opération « retour à la plage » destinée à desserrer l'étreinte mortelle des gangs sur la côte des Arcadins. Voilà une petite bonne nouvelle pour le moral des entrepreneurs et des festivaliers.

 

Toutefois, il faudra penser à rétablir la circulation des personnes et restaurer la confiance des citoyens dans les forces de l'ordre. On sait que cela passe par des opérations policières réussies et le recul significatif de la corruption dont on accuse parfois ces agents plutôt mal lotis.

 

Quant à la nouvelle équipe gouvernementale, elle devra montrer sa capacité à « gouverner » pour de bon et à poursuivre les discussions avec tous les secteurs en vue d'un accord plus large sur des questions prioritaires et stratégiques. La mise en place de ce cabinet ne doit pas marquer la fin des discussions entre Haïtiens, mais au contraire accélérer les débats autour des priorités de l'heure. C’est primordial.

 

Le groupe de la société civile autour de la sécurité récemment créé par des professionnels de tous bords, dont des experts en la matière, doit se mettre au travail et rencontrer les autorités pour une approche concertée. La société haïtienne malmenée dans tous ses secteurs vitaux doit se serrer les coudes pour se confronter au monstre qui dévore nos entrailles. Le spectre implacable de l'insécurité doit reculer face à la détermination de tous.

 

 Pour que tout ceci ne soit vœu pieux, une volonté politique sans faille du côté du pouvoir intérimaire doit s'afficher dans les heures qui suivent et l'opinion publique, rassurée, soutiendra les forces de l'ordre. Sinon, aucune construction politique n'est possible, quelles que soient les velléités affichées d'un côté comme de l'autre de l'échiquier politique. 

 

Ce pays ne peut plus supporter de vivre au rythme des migrations forcées et humiliantes, des traversées périlleuses dans les forêts d'Amérique centrale et des exils douloureux. L'heure du réveil citoyen contre le mal qui répand la terreur a sonné.

 

 On n’a pas d’autre choix que la concertation haitiano-haitienne pour relever nos défis aussi nombreux qu’ardus. L’histoire a montré que seuls les peuples unis dans un projet de société commun parviennent à conjurer le sort et à se développer. Ceci dit, la division caractérisant un corps social et le refus de l’ordre conduisent à la violence de toutes sortes, toutes choses qui barrent la route au progrès et à la modernité.

 

Roody Edm

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