Comment réinventer l’espoir en Haïti ?

Du célèbre Diogène, dans « Le Cynique », on retient que « L'espérance est la dernière chose qui meurt dans l’homme ». Ouf !Voilà une citation qui offre la possibilité de réinventer l’espoir en Haïti.

Du train où ça va, il ne nous reste pratiquement que de l’espoir pour tenter de justifier le droit à la vie de centaines et milliers de familles prises entre l’enclume de l'insécurité et le marteau des catastrophes naturelles. Jusqu'à quand ? Pendant combien de temps devons-nous encore espérer ?

Devant cette forme d’institutionnalisation et de promotion du suicide collectif, qui se dessine en Haïti ces dernières années, notamment dans l’esprit des jeunes, de plus en plus désespérés, il parait urgent de lancer avant l’heure, la récolte des rares fruits murs qui pourraient nourrir l’âme de ces nombreux écoliers, jeunes, universitaires, chômeurs, parents orphelins et professionnels endentés.

Comment réinventer l’espoir en Haïti ?

Dans l’espoir que les États-Unis et tous les autres pays dits amis d’Haïti, et les institutions internationales les plus influentes comme l’ONU et l’Union européenne arrivent à harmoniser leur vocabulaire du terrorisme avec le culte de la violence qui domine la réalité quotidienne d’Haïti, les vulnérables familles qui souhaitent migrer à tout prix dans ces beaux et paisibles pays, finiront par croire que le pays n’est pas orpheline de la solidarité internationale.

Des discours et des promesses de l’international, qui risquent de ne plus avoir les mêmes effets qu’en 1994, en 2010 et en 2011, la population haïtienne, particulièrement la génération actuelle, s’est inscrite depuis quelque temps dans une nouvelle dynamique de désespoir ou de démission. Comment réinventer l’espoir en Haïti ? Comment réinventer l’espoir ?

Difficile de proposer les meilleures réponses. La réponse la plus logique et intelligente à cette question, si l’on ne tente pas de revenir à la base pour comprendre l'État actuel, les jeux d'intérêt, l’origine et le sens de la violence institutionnalisée actuellement dans le pays !

Des bourreaux et des victimes. Mais, ce sont des victimes dans tous les sens. Le mal actuel du pays ne peut en aucun cas faire du bien de façon durable à aucun des deux camps. Tous perdants, quand viendra le moment pour le blanc de faire le nettoyage. De tourner la page du chaos pour investir gros dans le renouveau de cette terre.

Des vendus et des pendus, il ne reste que l’espoir des survivants de cette aventure chimérique dont personne ne connaît l'issue.

Les réserves d’espoir sont pratiquement épuisées. Il ne reste presque plus rien sur les tables des marchands de rêves, en dehors de l'éducation comme dernier rempart, pour s’informer, se former, se transformer, se préparer, et surtout, se démarquer. Se cacher même s’il le faut, tout en continuant à se former, pour mieux rêver et espérer des jours meilleurs. La vie, comme l’avenir, ne fera certainement pas de cadeau. L’espoir ne pourra se réinventer ou se renouveler, que si on le nourrit en permanence par de petites actions sensées et sincères, stratégiques et solidaires dans ses sphères d’action et sans passion.

Dominique Domerçant

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