Il est venu le temps de gouverner !

Depuis son investiture, l’actuelle équipe au pouvoir sous la houlette du Premier ministre Jean Henry Céant navigue sur une mer démontée. Les avis de tempête ne cessent de se multiplier ! Le gouvernail semble rompu et la vitesse de croisière n’est assurément pas pour demain. Il n’est certes pas facile de diriger une société aussi polarisée où l’indifférence des uns et l’incapacité des autres ont permis à la misère d’opérer des coupes sombres dans les rapports sociaux de production, encourageant ainsi un climat social sous haute tension. Les relations sociales sont minées par une crise de confiance sans précédent qui fait que chaque jour nous sommeillons au bord de l’abîme. Le délabrement socio-économique a pris des proportions gigantesques parce que les élites économiques et politiques se barricadent derrière leurs intérêts particuliers, incapables de s’élever au niveau du bien commun. La simple chute de la maison Duvalier ne pouvait garantir la prospérité d’un pays trop longtemps prisonnier de politiques néfastes ; il aurait fallu après 1986, un supplément d’âme et la volonté patriotique de ne pas retomber dans nos travers du temps des baïonnettes. Ce qui a pris le dessus, c’est la chefferie pompeuse et arrogante, le culte de la personnalité et les luttes sans grandeur pour un pouvoir avili et cannibale. Le résultat est que quelque trois décades après la fin de la dictature, dans certains salons et même dans quelques foyers des classes moyennes, on se met à souhaiter la restauration d’un « certain ordre », ce qui traduit un désir inavoué d’un retour à un pouvoir autoritaire, voire à un État proto fasciste.

Depuis son investiture, l’actuelle équipe au pouvoir sous la houlette du Premier ministre Jean Henry Céant navigue sur une mer démontée. Les avis de tempête ne cessent de se multiplier ! Le gouvernail semble rompu et la vitesse de croisière n’est assurément pas pour demain.

Il n’est certes pas facile de diriger une société aussi polarisée où l’indifférence des uns et l’incapacité des autres ont permis à la misère d’opérer des coupes sombres dans les rapports sociaux de production, encourageant ainsi un climat social sous haute tension. Les relations sociales sont minées par une crise de confiance sans précédent qui fait que chaque jour nous sommeillons au bord de l’abîme. Le délabrement socio-économique a pris des proportions gigantesques parce que les élites économiques et politiques se barricadent derrière leurs intérêts particuliers, incapables de s’élever au niveau du bien commun. La simple chute de la maison Duvalier ne pouvait garantir la prospérité d’un pays trop longtemps prisonnier de politiques néfastes ; il aurait fallu après 1986, un supplément d’âme et la volonté patriotique de ne pas retomber dans nos travers du temps des baïonnettes. Ce qui a pris le dessus, c’est la chefferie pompeuse et arrogante, le culte de la personnalité et les luttes sans grandeur pour un pouvoir avili et cannibale. Le résultat est que quelque trois décades après la fin de la dictature, dans certains salons et même dans quelques foyers des classes moyennes, on se met à souhaiter la restauration d’un « certain ordre », ce qui traduit un désir inavoué d’un retour à un pouvoir autoritaire, voire à un État proto fasciste.

Le bruit et la fureur qui sévissent sur certaines ondes périphériques sont révélateurs des rancoeurs accumulées et de la fatale fascination pour le grand embrasement suicidaire ou victimes et bourreaux se massacrent joyeusement. Il est venu le temps des passions tristes où le profiteur opportuniste se retrouve l’allié objectif du citoyen sans espérance.

Mais pour reprendre le mot de Victor Hugo, comment guérir le mal si on ne sonde pas les plaies ? La tragédie de ce peuple prend sa source dans la permanence de politiques mensongères, de guerres de basse intensité qui plombent une économie moribonde déjà moribonde.

Ce gouvernement accouché aux forceps de compromis pourris n’a pas encore deux mois que déjà des voix s’élèvent au Parlement pour relancer la valse des remaniements. Tout se passe comme si, pour certains parlementaires, l’essentiel de leur travail consisterait en d’interminables négociations en vue de postes ministériels à pourvoir. Ces périodes de transition ouvrent grandes les fenêtres de l’opportunisme pour céder le passage aux luttes d’influence et aux habituels chantages politiciens.

En fait ce qu’attend la nation, ce sont des mesures concrètes et courageuses pour relancer l’économie, faire reculer la ruineuse corruption de nos maigres ressources, encourager l’emploi jeune, mettre en place les conditions macroéconomiques pour une croissance capable à terme de diminuer la dette publique. Il est aussi urgent de gérer de manière effective l’environnement et surtout la reconquête souveraine de nos routes nationales actuellement sous la pression constante d’une « guérilla » criminelle.

La situation actuelle n’interpelle pas uniquement les pouvoirs publics. Nous avons besoin de sentir une plus grande implication des forces dites morales de ce pays, des organisations syndicales, du patronat, de la société civile en général. Il faut impérativement arrêter l’hémorragie de nos ressources en mettant vigoureusement des garrots afin de stopper le pillage des fonds publics ainsi que ces politiques inefficientes qui sont tout aussi du gaspillage.

Les petrochallengers ont pris face à la nation une responsabilité historique qui exige une certaine intelligence stratégique dans la mobilisation. Leur force, tout comme leur faiblesse, réside dans le fait que leur mouvement soit encore une nébuleuse ! Les partis politiques doivent être une force de mobilisation, mais aussi de propositions constructives, scientifiques et civiques. Les prévisions apocalyptiques et les grandes peurs ne sauraient constituer des alternatives viables à un système au bout du rouleau. Un système délétère qui au contraire se fortifie de nos malheurs historiques et de l’aggravation de nos plaies sociales. En ce sens, le 18 novembre doit être un moment historique qui à l’instar du 17 octobre proclame la volonté de tout un peuple de finir avec l’État sangsue, non un jour de grand massacre ou de deuil national.

L’état de désordre permanent attire les vautours de la tyrannie, le populisme fanatique dont le ferment est le totalitarisme peut facilement atteindre nos rivages, poussé par la vague brune qui balaie l’Amérique et le monde.

Roody Edmé

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