Bandit Légal

Le terme bandit légal a été popularisé par un grand musicien konpa devenu comme on le sait par la suite président de la République. Chanté sous la forme d’un humour violent, cette expression qui faisait quand même référence à un fait social s’est imposée. La dégradation accélérée des moeurs et surtout les pratiques politiques de ces dernières années où l’enrichissement illicite, la dilapidation des fonds publics s’affichent sans honte, non plus vus comme des actes répréhensibles, mais comme des voies vers la réussite personnelle, donnent encore plus de sens à une expression qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres, surtout avec l’affaire du Pétrocaribe qui fait un croc-en-jambe à toute une société embourbée dans sa corruption et sa médiocrité.

Le terme bandit légal a été popularisé par un grand musicien konpa devenu comme on le sait par la suite président de la République. Chanté sous la forme d’un humour violent, cette expression qui faisait quand même référence à un fait social s’est imposée. La dégradation accélérée des moeurs et surtout les pratiques politiques de ces dernières années où l’enrichissement illicite, la dilapidation des fonds publics s’affichent sans honte, non plus vus comme des actes répréhensibles, mais comme des voies vers la réussite personnelle, donnent encore plus de sens à une expression qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres, surtout avec l’affaire du Pétrocaribe qui fait un croc-en-jambe à toute une société embourbée dans sa corruption et sa médiocrité.

Le terme bandit légal renvoie aussi à la structure dysfonctionnelle de cet État où son principal pilier est dévoré, noyauté par la corruption. L’appareil judiciaire. L’Exécutif et le Législatif, sans compter le vrai pouvoir, l’économique, qui fonctionne celui-ci à coup de franchises et de contrats signés par des jeux de complicités, s’accommodent de cette mise sous coupe réglée de l’appareil judiciaire. Le pourrissement de l’État qui a quand même commencé depuis le fondement même du pays a atteint un point tel que rien ne se cache. Le bandit était souvent aux commandes, mais il se dissimulait. Peut-être mieux éduqué dans le temps, encore attaché à certaines valeurs, il faisait attention à porter un masque. Aujourd’hui comme ces valeurs se sont effritées, un repris de justice, un inculpé peuvent se retrouver à de hautes fonctions. La frontière entre le banditisme pur et la corruption au sein de l’appareil d’État a disparu.

Si la Police nationale a monté une grande opération contre certains gangs, son action atteindra difficilement son but, c’est-à-dire l’éradication même partielle de ces groupes armés, si les bandits légaux ne sont pas identifiés et mis sous les verrous. Notre Police nationale, désireuse d’accomplir malgré tout sa mission, se trouve confrontée à un problème épineux. Comment avoir raison de ces bandits devenus légaux parce qu’une démocratie falsifiée, patronnée par des étrangers ayant leurs propres intérêts et aussi par des hommes d’affaires nationaux véreux, a permis l’accès à des positions de pouvoir à des gens qui n’avaient rien à y faire ? Comment une société est-elle arrivée à ce point de décomposition où des parlementaires, des hommes d’affaires, des hommes politiques, et même des policiers, puissent accepter de nourrir des gangs armés sur le territoire national ? Comment des entreprises publiques nationales sont-elles aussi arrivées à jouer le jeu, celui de se soumettre à des gangs en leur versant des sommes qui auraient pu servir à des choses plus utiles pour la nation ?

On n’a que faire des bandits légaux. C’est vrai qu’il y a une pratique consistant même dans les autres pays à utiliser les malfrats dans des structures légales pour combattre la délinquance. Le cas de Jean François Vidocq, ancien bagnard devenu chef de la Sureté en France au XIX siècle a inspiré maints romanciers et feuilletonistes. On connait aussi les bons bandits qui luttaient contre les envahisseurs et les spoliateurs. Robin des Bois, en Angleterre. Emilio Zapata au Mexique. Le commandant Marcos en Amérique centrale. Mais nos bandits dits légaux ne sont qu’une infecte engeance qui achèvent notre pays et qui ne font que nourrir l’instabilité et la corruption. Difficile de s’en débarrasser quand l’international rappelle constamment que la légalité passe par les urnes. Et grâce aux élections, les loups affamés sont entrés dans la bergerie.

Peuple, maintenant attentif, aux urnes ! Même sous le feu des bandits, pour leur signifier qu’ils ont leur place là où la loi le prévoit !

Gary Victor

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