Le temps de la justice pénale !

0
411

La faute impardonnable d’une génération, la mienne, c’est d’avoir mené toutes les luttes possibles et imaginables pour convoiter le pouvoir dans l’espoir de construire des lendemains meilleurs sans créer les conditions pour imposer une société basée sur la justice.Par naïveté, cette génération croyait que le fait d’exprimer, à grand renfort de vacarmes et de débats, son souhait d’une nouvelle Haïti(le pays qu’on veut) suffisait à mettre en place et à faire fonctionner un État de droit.En réalité, cette génération a porté et maintenu aupouvoir des personnalités qui n’avaient d’ambitions réelles que pour leur clan. Leur petit clan, déconnecté de la collectivité. Les luttes intenses et nombreuses n’ont servi que de marchepieds à nos leaders. Aujourd’hui, le réalisme et le minimum de bon sens nous obligent à anticiper le pire. L’addition des scandales et des désastres fait craindre des bouleversements sociaux auxquels la solution peut être difficile,voire impossible.

La faute impardonnable d’une génération, la mienne, c’est d’avoir mené toutes les luttes possibles et imaginables pour convoiter le pouvoir dans l’espoir de construire des lendemains meilleurs sans créer les conditions pour imposer une société basée sur la justice.Par naïveté, cette génération croyait que le fait d’exprimer, à grand renfort de vacarmes et de débats, son souhait d’une nouvelle Haïti(le pays qu’on veut) suffisait à mettre en place et à faire fonctionner un État de droit.En réalité, cette génération a porté et maintenu aupouvoir des personnalités qui n’avaient d’ambitions réelles que pour leur clan. Leur petit clan, déconnecté de la collectivité. Les luttes intenses et nombreuses n’ont servi que de marchepieds à nos leaders. Aujourd’hui, le réalisme et le minimum de bon sens nous obligent à anticiper le pire. L’addition des scandales et des désastres fait craindre des bouleversements sociaux auxquels la solution peut être difficile,voire impossible.

Trente-deux ans après le grand mouvement de 1986 et son cortège de belles promesses, nous commençons à douter de notre capacité à construire un pays juste et paisible. Le processus qui doit nous mettre sur la route d’un État de droit fondé sur la démocratie et le respect des droits de l’autre, se révèle particulièrement laborieux et complexe. Les derniers évènements qu’a connus le pays y compris les gymnastiques souvent grossières des dirigeants pour reprendre le contrôle du pays prouvent que les rapports de confiance entre gouvernés et gouvernants ont déjà été rompus. La génération qui a porté l’après-dictature des Duvalier a pêché pour ne pas avoir compris que la justice pénale devait être au coeur de la société haïtienne. Depuis quelques semaines, l’actualité est siphonnée par un débat incessant sur la volonté et les moyens de demander à des citoyens de répondre, tout simplement, aux questions de la justice pour des cas de corruption, de détournements
et de pratiques mafieuses qui leur sont reprochés. Entre jeu de passepasse, de mise en place de commissions, de manifestations monstres, de mobilisation permanente sur les réseaux sociaux, de mise à pied des conseillers du président de la République, il est troublant que personne ne connaisse les différentes sanctions que réserve la justice pénale aux différents ordonnateurs de fonds publics, d’entreprises et d’intermédiaires impliqués dans la dilapidation du fonds Petrocaribe et des autres patrimoines publics qui on connu le même sort. Malgré le son du clairon et la panique dans le camp des Romains, ils sont nombreux les Haïtiens à croire que les mafieux sont intouchables parce qu’ils ont construit et investi un système à la dimension de leurs vices.

Les acteurs et témoins des mouvements politiques et sociaux post mille neuf cent quatre-vingt-six n’ont pas empêché que bon nombre d’Haïtiens admirent les fraudeurs. Opportunisme oblige, il faut être « vivant », soit sans vergogne pour réussir en Haïti. Les plus hautes marches du pouvoir ne sont accessibles qu’aux insolents et aux mafieux. Pareil pour faire de bonnes affaires. Quand les mécanismes pour mettre la justice pénale en branle ne peuvent pas se déclencher automatiquement, nous sommes sûrs d’avoir raté l’essentiel dans le projet de construire un État de droit. C’est enfin le moment de reconsidérer notre stratégie de combat en exigeant l’instauration d’une justice pénale aveugle. Il est vrai que certains attendent leur tour et leur part du gâteau, mais il est tout aussi vrai que d’autres, sans espoir, ont cessé de croire au pays où l’ont quitté tout bonnement. Le dossier Petrocaribe est peut-être la dernière chance de freiner les pratiques mafieuses dans la gestion de la chose publique.
 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES