L’impératif de la performance

Le métier de politique comporte deux éléments constitutifs: l’impératif de la performance et l’impératif de la légitimité. Le premier élément consiste à gérer des institutions, c’est-à-dire faire accomplir à un ensemble humain déterminé une performance explicitée et programmée. Pour en avoir la possibilité, il faut en conquérir le droit avec le second élément, c’est-à-dire se faire élire et vérifier, autant et aussi souvent que possible, que la confiance est maintenue.

Le métier de politique comporte deux éléments constitutifs: l’impératif de la performance et l’impératif de la légitimité. Le premier élément consiste à gérer des institutions, c’est-à-dire faire accomplir à un ensemble humain déterminé une performance explicitée et programmée. Pour en avoir la possibilité, il faut en conquérir le droit avec le second élément, c’est-à-dire se faire élire et vérifier, autant et aussi souvent que possible, que la confiance est maintenue.

 Tout le sens de l’action politique est là. L’impératif de la performance exige compétence, vision, esprit de décision et parfois capacité de prendre des mesures peu populaires mais nécessaires, ou encore de résister à une évolution de l’opinion peu compatible avec la vision que l’on a de l’avenir. Il appelle aussi la durée dans l’exercice des mandats, simplement parce qu’il faut du temps pour que toute action cohérente et d’intérêt général produise ses effets.

 L’impératif de légitimité suppose, en effet, de ne heurter personne, de savoir inspirer confiance et d’avoir le sens de l’équilibre par le discours, l’écoute ou les services rendus à la collectivité dans le cadre strict de ses attributions légales et constitutionnelles. Mieux: il importe de pouvoir capter, exprimer, puis éventuellement traduire en actes les aspirations collectives et les promesses de campagne. Bien ou mal comprises.

 L’attitude qui consiste à décider de concilier correctement l’impératif de performance avec l’impératif de légitimité relève du courage politique pur et simple. L’incompétence et la démagogie contraire à l’exigence de performance doivent être aussi fermement rejetées que l’option technocratique stérile. Or, le débat politique tel qu’il est perçu aujourd’hui avec la configuration du gouvernement Lafontant se trouve limité au seul univers de la légitimité essentiellement abordée à travers les tractations ayant entouré au niveau du Parlement la désignation des membres du cabinet ministériel.

 Réputé diversifié ou prêtant à équivoque, l’univers de la performance semble reléguer sous diverses rubriques assez rébarbatives: économique, financier, social, développement endogène. Et patati et patata. Les résultats seront connus dans l’espace de moins de six mois au regard de l’évolution de la situation socioéconomique des couches les plus défavorisées de la population. Malgré la volonté tant de fois exprimée par le président Jovenel Moïse qui jure par tous les dieux qu’il est déterminé à mener à bon port la barque nationale en évitant, autant que faire se peut, les écueils de toutes sortes.

 Au nom des droits de l’homme, la nécessité d’aller porter secours à la population grand’anselaise qui est confrontée à une situation de famine après le passage de l’ouragan Matthew, ne peut être qu’une preuve entre dix que l’administration Moïse/Lafontant a théoriquement les yeux ouverts sur l’arrière-pays trop longtemps abandonné à son sort. Soit. Mais ce sont les projets sociaux à court terme et la mise en oeuvre de projets de développement agricole à moyen et long terme non seulement au niveau de la Grand’Anse mais encore dans les coins les plus reculés du pays qui seront exemplaires à cet égard.

Robenson Bernard

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