Quand l’équipe au pouvoir s’engage dans la voie de la rupture

Les travaux de recherche et d’études réalisés ou récupérés à dessein par les « experts » de l’équipe au pouvoir ont été assimilés et semblent fonctionner assez bien aujourd’hui dans l’évidence de la conjoncture socio-politique nationale. En témoignent - disonsle avec un certain recul- les interventions théoriques de certains membres du gouvernement, lors de leur installation, et qui sont symptomatiques d’un élan novateur dans la gestion de la chose publique.

Les travaux de recherche et d’études réalisés ou récupérés à dessein par les « experts » de l’équipe au pouvoir ont été assimilés et semblent fonctionner assez bien aujourd’hui dans l’évidence de la conjoncture socio-politique nationale. En témoignent - disonsle avec un certain recul- les interventions théoriques de certains membres du gouvernement, lors de leur installation, et qui sont symptomatiques d’un élan novateur dans la gestion de la chose publique.

 Ces discours résonnent dans l’ensemble comme des engagements politiques. Tout le projet politique du président de la République y transpire. En vrac. Celui-ci consiste notamment à défendre l’entreprise, le véritable moteur de la croissance, à refondre le code du travail en donnant priorité au dialogue social, à rendre effectif le projet de dynamisation et de valorisation de l’agriculture, à mettre en oeuvre des actions concrètes en faveur des femmes et du renforcement de la famille, à moderniser nos institutions, à assainir les finances publiques, à donner accès au logement à ceux qui en ont le plus besoin, à remettre la défense de l’intérêt national au coeur de l’action diplomatique tout en faisant de l’innovation un vecteur de développement durable. Voilà en gros, la République qui nous appelle sous l’administration du président Jovenel Moise. Mais les scénarios et les ressources envisagés pour la mise en oeuvre d’un projet politique aussi exigeant que visionnaire ne sont pas explicités.

Ces utopies politiques qui impliquent avant tout une grammaire sociologique particulière, une posture, un langage naissent assurément de l’écho qu’a eu auprès du chef de l’État une insatisfaction collective durant les « années folles » de la transition d’Haïti vers la démocratie. Elles sont réalisables du fait qu’elles constituent la réponse collective, unitaire et nécessaire à cette insatisfaction. Le successeur du président Joseph Michel Martelly doit en être conscient. Si l’on ne se trompe. Mais rien n’est réglé d’avance. Même si l’optimisme à cet égard prend de la vitesse et gagne de plus en plus les coeurs sur les sceptiques et les pessimistes de tout poil.

 Quand le nouveau locataire du Palais national convoque, par exemple, les acteurs du système éducatif pour les exhorter à mettre fin à la prolifération des écoles « anba pye bwa » (écoles de fortune), il déclare à peu près la même chose y compris dans une seule et même langue que ceux qui ont pris fait et cause pour la refondation du système éducatif haïtien dans le plan opérationnel 2010- 2015. Ce, après l’évaluation des résultats de la mise en oeuvre du Plan national d’Education et de Formation (PNEF). La question se pose: combien faudra-t-il de nouveaux « plans » pour creuser les sillons de nouveaux paradigmes éducatifs énoncés d’ailleurs par le titulaire du MENFP, Pierre Josué Agénor Cadet, qui est, heureusement, un vieux routier du système ?

 La langue de M. Moise a sa justesse, sa cohérence et ses non-dits assez éloquents. Encore un cadre hérité. Encore un débat. Son discours sur la nécessité d’une école haïtienne nouvelle sonne moins comme un slogan que comme une praxis. Il symbolise cette nouvelle façon de reconfigurer le paysage éducatif et de promouvoir la réforme profonde du système qui est un processus, un mouvement critique plutôt qu’une série d’envolées lyriques fournissant ou susceptible de fournir des catégories opératoires et des méthodes à appliquer accessoirement.

Robenson Bernard

 Quand cette proposition de loi prendra sa forme définitive, elle deviendra certainement une règle impérative imposée, et à moins d’une abrogation, elle sera établie par les autorités souveraines qui l’auront enfantée.

De même que la Constitution de 1987, qui fut concoctée par des pairs, à des fins partisanes, et qui constitue aujourd’hui un accroc à la gouvernance du pays, il importe de ne pas prendre des décisions à la légère qui mettent à mal le devenir de la nation. Nous avons trop longtemps hypothéqué le bien commun, au détriment du «pays-en-dehors», parce que des intérêts mesquins l’emportent sur ceux dits «supérieurs» de la nation.

L’heure est venue de reconnaître le naufrage national, dû à des décisions à l’emporte-pièce. Les signaux d’un nouveau contrat social s’annoncent certes à l’horizon, mais il ne faut pas une nouvelle fois rater le coche.

 Mérès Weche.

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