Nuit et brouillard

Voilà presqu’une semaine que le temps est maussade. Et déjà les effets néfastes ne se comptent plus pour le Sud d’Haïti déjà fragilisé par le passage du cyclone Matthew en octobre dernier. Autant ce pays est fragile, autant il y a lieu de déplorer notre légendaire capacité à perdre du temps dans des exercices de futilité. Chaque jour un nouveau scandale vient occuper nos esprits dans un manège étourdissant, tout cela amplifié par les réseaux sociaux.

Voilà presqu’une semaine que le temps est maussade. Et déjà les effets néfastes ne se comptent plus pour le Sud d’Haïti déjà fragilisé par le passage du cyclone Matthew en octobre dernier. Autant ce pays est fragile, autant il y a lieu de déplorer notre légendaire capacité à perdre du temps dans des exercices de futilité. Chaque jour un nouveau scandale vient occuper nos esprits dans un manège étourdissant, tout cela amplifié par les réseaux sociaux.

 Il y a en Haïti un impudent gaspillage de ressources et d’énergie qui ne peut que conforter notre situation de pays sous-développé et creuser un peu plus le fossé de nos malheurs.

 Nos hommes d’État trop souvent plongés dans le sommeil hypnotique du pouvoir et rongés par un égo démesuré ont été incapables de prendre la mesure de toutes les urgences qui accablent un territoire placé sous une constante pression climatique et autres alertes cataclysmiques.

 Ce pays a un grand besoin d’espérance et de volontarisme patriotique pour le sortir de la boue visqueuse des scandales et des formes rampantes de corruption. Depuis son accession au pouvoir, la nouvelle administration s’est lancée dans un activisme politique et économique qui pourrait augurer d’une démarche positive dans le sens de ce grand « bond en avant » attendu par tous les secteurs de la vie nationale. Mais gare aux enfûmages ! Aux projets sans lendemain…aux « éléphants blancs » qui comme le ciné Triomphe demeure désespérément vide, alors que nos jeunes ont soif de spectacles de danse, de théâtre et de bons films.

 Le président de la République se prépare à lancer une caravane qui peut être celle de l’espoir ou la « diligence » de la dernière chance. Espérons qu’elle creuse des sillons prometteurs pour une vraie relance de la production nationale. Le secteur de la sous-traitance vient de lancer de son coté, une grande opération de communication affirmant vigoureusement sa capacité à générer des centaines de milliers d’emplois. Le gouvernement n’est donc pas esseulé dans ses promesses à la nation. Ici au National, nous ne pouvons que souhaiter la plus grande synergie entre les secteurs public et privé pour le grand démarrage de ce pays trop souvent renvoyé aux fantaisistes calendes haïtiennes.

Les temps sont durs et les grandes puissances « amies » d’Haïti sont traversées par de sérieux doutes sur leur avenir. Le délire sécuritaire et la peur de l’étranger affolent les sociétés occidentales harcelées par la terreur. La plus grande puissance du monde depuis les dernières élections ne cessent d’affirmer son « isolationnisme ». Et une partie de la France piégée par une mondialisation aveugle est tentée elle aussi par les sirènes d’un nationalisme « pure laine ». Haïti ne peut plus se permettre de perdre de son précieux temps en comptant sur la manne occidentale ou les largesses vénézuéliennes. La retenue, l’humilité dans l’action doivent remplacer l’orgueil et l’arrogance traditionnelle de nos chefs.

Nous avons dans ce pays un grand besoin de croire en l’avenir et d’un certain optimisme…mais gare aux illusions dangereuses.

 Roody Edmé

 Robenson Bernard

 Mérès Weche.

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