Les déboires de l’homme de Pestel

La Grand-Anse est foncièrement divisée depuis l’arrestation du sénateur élu Guy Philippe, suivie de sa déportation aux États-Unis d’Amérique. De Pestel aux Irois, y compris toutes les régions excentrées, en montagne comme en bordure de la mer, des familles entières bénéficiaient de ses «largesses» proverbiales : tout l’monde il est beau, tout l‘monde il est gentil. Peu après sa déportation vers la Floride, des tensions exacerbées remettaient dos à dos des factions politiques opposées qui, jusque-là, commençaient à enterrer la hache de guerre électorale, mais qui reprenaient du poil de la bête dans des invectives, les unes plus cinglantes que les autres. Dans une même famille utérine, le sang avait coulé à flots près de Beaumont, et Pestel se caractérisait de plus en plus comme une zone de non-droit. Sur ces entrefaites, la ville de Jérémie - centre nerveux des compétitions électorales de 2015- prenait l’allure d’un champ de confrontation incendiaire, perturbant la vie publique et fragilisant les harmonies familiales.

La Grand-Anse est foncièrement divisée depuis l’arrestation du sénateur élu Guy Philippe, suivie de sa déportation aux États-Unis d’Amérique. De Pestel aux Irois, y compris toutes les régions excentrées, en montagne comme en bordure de la mer, des familles entières bénéficiaient de ses «largesses» proverbiales : tout l’monde il est beau, tout l‘monde il est gentil. Peu après sa déportation vers la Floride, des tensions exacerbées remettaient dos à dos des factions politiques opposées qui, jusque-là, commençaient à enterrer la hache de guerre électorale, mais qui reprenaient du poil de la bête dans des invectives, les unes plus cinglantes que les autres. Dans une même famille utérine, le sang avait coulé à flots près de Beaumont, et Pestel se caractérisait de plus en plus comme une zone de non-droit. Sur ces entrefaites, la ville de Jérémie - centre nerveux des compétitions électorales de 2015- prenait l’allure d’un champ de confrontation incendiaire, perturbant la vie publique et fragilisant les harmonies familiales.

 À la veille du second tour des élections législatives de 2016, les voix enregistrées de Guy Philippe et de sa femme faisaient des vagues à travers tout le département de La Grand ‘Anse. Le mot d’ordre d’appui lancé par le populaire Sénateur élu, en faveur d’un candidat briguant le même siège, valut à ce dernier l’adhésion de tous les partisans de l’inculpé, qui nourrissaient l’espoir de son retour immédiat sur la scène politique haïtienne. Ils comptaient ainsi sur le tandem Philippe/Bélizaire pour sortir La Grand ‘Anse du désarroi post-Matthew.

Les reports consécutifs de la date du jugement de Guy Philippe mettaient à mal les rapports humains dans La Grand’Anse, si bien qu’il devenait imprudent de donner son opinion sur la question, de peur d’être taxé de collabo des secteurs gouvernementaux haïtiens tenus pour responsables par le commun des mortels.

 Qu’en est-il aujourd’hui de cette Grand ‘Anse orpheline de père, après que Guy Philippe a pris la décision de plaider coupable, moyennant un accord conclu avec la justice américaine? Les nombreuses familles acquises à sa cause, qui ont été pendant longtemps à couteaux tirés avec des tiers, vont-elles se résoudre à accepter le fait accompli? De son coté, Guy Philippe, aura-t-il des explications à leur donner, sous la forme de messages enregistrés comme au temps du second tour des élections législatives de 2016 ? Autant de questions qui interpellent le sens commun et qui nécessitent des réponses. Qu’elles prennent la forme de demi-vérités, soit!

Existe-t-il une morale politique qui permet de dire la vérité à ses mandants? La réponse vient de Machiavel qui écrit dans Le Prince :« La politique doit se subordonner à la morale», ce qui revient à dire qu’en politique, le mensonge est une nécessité. Voltaire lui-même dira :« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque-chose. Il faut mentir comme le diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours». Guy Philippe a toujours été très hardi, jamais timide. En cela, il marchait sur les traces de l’homme de Ferney, qui avait sa propre ville, et qui ralliait de nombreux citoyens à sa cause, si bien qu’il eut à dire : «J’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage».

 En dépit de la tournure des événements pour l’homme de Pestel qui, à l’instar de Voltaire, a fait beaucoup de bien, il restera celui qui sut «comment se faire des amis» un peu partout au pays. En cela, il aura bien appris les leçons de Dale Carnegie. Par contre, que retient-il d’un homme politique bien connu dans nos murs : «La reconnaissance est une lâcheté». Attendons voir.

 Mérès Weche

 Roody Edmé

 Robenson Bernard

 Mérès Weche.

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