La fin d’un monde ?

La gouvernance mondiale est en train de changer sous nos yeux et l’ère des régimes forts constitués autour de personnalités plus ou moins charismatiques semble revenir par la grande porte. En Turquie le président Erdogan entreprend des purges d’une ampleur « stalinienne » à la périphérie d’une Europe tétanisée par ses propres fantômes. La Russie de Poutine ne badine pas avec les opposants et les « démocrates » de l’autre bord de l’Oural. Aux États-Unis, le président Trump n’éprouve aucun état d’âme vis-àvis de la presse qualifiant le très respecté New York Times de « fake news ».

La gouvernance mondiale est en train de changer sous nos yeux et l’ère des régimes forts constitués autour de personnalités plus ou moins charismatiques semble revenir par la grande porte. En Turquie le président Erdogan entreprend des purges d’une ampleur « stalinienne » à la périphérie d’une Europe tétanisée par ses propres fantômes. La Russie de Poutine ne badine pas avec les opposants et les « démocrates » de l’autre bord de l’Oural. Aux États-Unis, le président Trump n’éprouve aucun état d’âme vis-àvis de la presse qualifiant le très respecté New York Times de « fake news ».

On assiste donc à une nouvelle forme de gouvernance débridée, dépourvue de tout complexe pluraliste tout en prétendant parler au nom du peuple. Un leadership direct qui s’apparente à un populisme post moderne entend ainsi se défaire des rigidités de la démocratie représentative en mettant en avant la fortune des nations et le souverainisme. Ces nouveaux dirigeants sont portés par une déferlante populaire qui constitue le reflux d’une mondialisation ayant mal tourné. Le manque flagrant de justice sociale et les grandes peurs secouant les sociétés occidentales qui ont mal dans leur avenir débouchent sur des solutions extrêmes et le repli identitaire. Les nouveaux « prolétaires du digital » produits d’une ubérisation grandissante de l’économie ne savent plus à quel saint se vouer. Ce sont eux qui ont mis hors jeu les grands partis politiques français au profit de la nébuleuse Macron et de la vague bleue marine.

Le nouvel évangile nationaliste qui balaie les Pyrénées et en particulier l’Hexagone est la cristallisation d’un profond mal être sur lequel viennent se greffer des traditions anciennes boulangistes et poujadistes de la vieille France conservatrice. Face aux dérives sectaires de l’extrême-droite se dresse aujourd’hui un jeune politicien Emmanuel Macron. En dépit de ses limites, il représente une France plus sereine et plus ouverte. N’est-ce pas lui qui avait lors d’une visite à Alger osé parler de questions qui fâchent ? Là où l’ancien candidat Fillon avait vu en la colonisation presqu’un échange de bons procédés, Macron avait osé la qualifier de « crime contre l’humanité ». Il s’est fait taper sur les doigts par des progressistes bon teint et des universitaires de grand calibre qui lui firent, en la circonstance, un procès en sorcellerie.

Certains n’hésitèrent pas à le comparer à « un jeune coq paré de plumes d’aigle mais qui, en fait, est de la vieille basse cour socialiste ». N’empêche qu’aujourd’hui l’histoire se joue avec sa personne sur un coup de dé.

Si dans les sondages cumulés Emmanuel Macron est encore gagnant, il reste que Marine Le Pen étend de plus en plus sa chrysalide sur une partie de la France captivée par son discours qui menace de faire péter le système. Toute chose qui pourrait tenter une partie de l’électorat de gauche orpheline de Jean-Luc Mélenchon.

 Et le refus du « héros » des insoumis de donner consigne de vote est lourd de conséquences et fait monter la pression, choquant certains et agaçant d’autres. Ce 7 mai, la France franchira le rubicond et quelque soit le résultat le pays aura changé et l’Europe avec.

Roody Edmé

 

Robenson Bernard

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