Après la démission du représentant du secteur des droits humains, Jean Simon St-Hubert, au sein du Conseil électoral provisoire (CEP), l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) a demandé aux autres membres siégeant au dit CEP « illégal », de suivre la trace de M. St Hubert. Pour l’OCNH qui soutient la mise sur pied d’un nouveau CEP capable d’inspirer confiance, le renouvellement du personnel politique est une priorité.
Alors que les violons ne s’accordent pas encore entre les différents secteurs de la vie nationale sur la date de fin de mandat du président Jovenel Moïse, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH) se positionne déjà sur l’organisation des prochaines élections en Haïti. Pour l’OCNH qui croit que l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) est « illégal », il faut certains préalables pour organiser des scrutins libres et démocratiques.
Tout d’abord, l’instance qui entend défendre et faire la promotion pour les droits humains, à savoir l’OCNH, dit qu’il faut « un nouveau CEP établi suivant l’esprit et la lettre de l’article 289 de la Constitution et capable d’inspirer confiance ». À cet effet, elle a demandé aux représentants des secteurs présents au dit CEP d’emboiter le pas de Jean Simon St-Hubert, représentant du secteur des droits humains au sein du CEP, qui a démissionné comme elle le voulait ainsi que la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH).
« Par la présente, je vous informe de ma décision de me démettre de ma fonction de conseiller électoral au conseil d’administration du Conseil électoral provisoire, ceci, après délibération avec le secteur des droits humains », avait indiqué M. St Hubert dans une lettre du 3 juillet au président Moïse.
« Notre mandat aurait dû prendre fin immédiatement après l’installation du président de la République pour laisser la place à une institution permanente selon l’article 289.3 de la Constitution. Malheureusement, la mauvaise foi et l’incapacité des uns et des autres ont fait basculer le fragile consensus de 2016 », a expliqué désormais l’ancien conseiller tout en poursuivant que le chef de l’État se trouve « dans une situation de facto » en dirigeant le pays par décret « sans la supervision d’un corps législatif ».
Ensuite, toujours dans le cadre de l’organisation des prochaines élections, l’OCNH qui croit que le renouvellement du personnel politique est plus qu’une priorité a fait savoir qu’il faut « l’annulation du contrat passé illégalement entre l’ONI (l’État haïtien) et la firme DERMALOG ». Puis, « un accord dûment signé entre le pouvoir exécutif et les partis politiques sur le processus électoral ». Et enfin, « le renforcement de la Police nationale d’Haïti aux fins du rétablissement d’un climat sécuritaire sur tout le territoire national ».
Toutefois, l’organisation a profité pour attirer l’attention sur la stratégie du régime en place. « L’OCNH veut porter à la connaissance de la population haïtienne que le gouvernement, aidé de certains secteurs, veut de toute façon organiser les prochaines élections avec ce CEP illégal tout en faisant fi des dénonciations du Contrat DERMALOG, de la gangstérisassion du pays, du refus de l’opposition politique de participer aux élections avec ce gouvernement ».
Wisly Bernard Jean-Baptiste